MURS PORTEURS

De l’Europe aux Amériques, de l’Afrique, à l’Asie et l’Océanie, les murs des villes sont devenus les derniers livres ouverts des solitaires, des enragés, des opprimés. des laissés-pour-compte, des révoltés.


EXPRESSIONS DIRECTES

Murs poétiques, murs politiques. Murs artistes. Etendards déchirants des souffrances et des idéaux désenchantés.
Ballets des mots, des dessins et des tags, pour une révolte murale et citadine. Messages codés ou francs tireurs. Liberté d’agir et de penser. Debout, fièrement debout.
Politique des actes, poétique des idées. A vos armes, citoyens. A vos mots. La Rage au bout des doigts dans la limite d’un cadre et d’une matière imposée.
Pierres d’achoppement, sur murs publics ou privés, de briques et de broc. Ciment de ce lien humain qui parcourt le pavé des peuples en mouvement, pavé usé par le sang des combats.
Poings levés vers les idéaux inscrits sur les murs porteurs d’espoirs et de désespoirs. Entendez-vous la prière des braves  Entendez-vous la lente et longue supplique des prisonniers de la pensée unique  Comme ce chien dessiné sur un mur d’Istanbul.
Le chien aboie et, sur le mur d’en face, le petit bonhomme au visage boursoufflé et au regard vide, semble ne pas l’entendre. Cri muet. Sourde douleur. La Rage face à l’indifférence.
Le mouvement face au statuquo. Passerelles invisibles, de mur à mur, par-dessus les barricades et la rue jonchée de toutes les peines confondues. De la guerre.

LES CHIENS ET LES BOURGEOIS

Deux messages, deux cris, deux dessins, deux murs, qui se complètent et se répondent. Face à face politique et poétique entre deux S.O.S lancés à cette planète terriblement malade, partagée en deux camps d’inégale valeur, les puissants et les autres.
Les chiens et les bourgeois. Les princes et les anonymes. Mais il n’y aura pas une part du financier, ce fameux gâteau indigeste, pour chacun.
Plutôt des grosses parts pour les seuls traders et leurs « banquiers et joueurs de casinos » abjects et lâches, colosses aux revenus colossaux et à la morale colossalement vile.
Quelques miettes seulement pour tous les autres, leurs clients meurtris. Monde régressif, agressif, aveuglé par son image, dépravé. Sans foi ni loi. Monde sourd, complètement sourd aux voix déraillées – aux voix sans voix – des peuples qui n’en peuvent plus de crier leurs manques et leurs attentes, qui n’en peuvent plus de ramper, complètement nus, le souffle court, leur fine chair à même leurs os usés, le long des trottoirs de leurs petites vies à crédit, sous le regard indifférent des trois putains de la République, Liberté, Egalité et Fraternité.
Murs de la honte. Murs de toutes les hontes que les maîtres de ce monde, les orgueilleux, les égoïstes, ignorent afin qu’on ne leur reproche pas de ne pas avoir assez d’imagination pour crever le plafond bas et lourd d’une humanité qu’il faut, de toute urgence, réinventer.

Date de création : 2009-09-15
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