L'oracle de Delphes : présentation et origines

L'oracle de Delphes fut l’un des plus célèbres oracles de la Grèce antique. Un rituel précis était associé à la consultation de la Pythie qui rendait l’oracle du dieu Apollon. Nous vous proposons de découvrir les origines mythiques de ce lieu sacré et le rituel de la prise d’oracle.


Les oracles dans la religion grecque

Dans la Grèce antique, les oracles étaient un aspect fondamental de la religion. Ils étaient rendus par certains dieux, dans des lieux précis et suivant des rites rigoureusement établis.
L'oracle est la réponse donnée par le dieu à une question personnelle concernant généralement l’avenir et nécessite le plus souvent une interprétation.
Par extension, le terme d'"oracle" désigne aussi l'intermédiaire humain qui transmet la réponse du dieu ainsi que le lieu sacré où la réponse est donnée.
L'oracle de Delphes, qui permettait d’interroger le dieu Apollon, était l’un des plus célèbres de l’Antiquité. Il a été consulté jusqu'au IIème siècle av. J.-C.

Origines mythiques du sanctuaire

Selon la légende, le sanctuaire de Delphes aurait été fondé par le dieu Apollon lui-même après qu’il eut construit le temple de Délos.
À l’arrivée du dieu, le sanctuaire était gardé par un serpent nommé Python, fils de Gaïa et gardien d'un oracle consacré à Thémis. Apollon, qui souhaitait établir un oracle pour guider les hommes, tua Python avec son arc et s'appropria ce lieu sacré.
Selon une autre tradition reprise par Eschyle, l'oracle de Delphes fut d'abord celui de la Terre, puis d’autres divinités féminines avant d’être transmis à Apollon.

Qui était la Pythie ?

A Delphes, la prophétesse (c’est-à-dire, selon l’étymologie grecque, "celle qui parle à la place [du dieu]") était appelée la Pythie ou "prêtresse pythienne".
Ce nom lui vient d'Apollon, qui est appelé Apollon Pythien à Delphes parce qu'il a vaincu le serpent Python.
Cette femme était une Vierge choisie parmi les habitantes de la région.
A l’origine, elle s'exprimait en vers et ses propos confus devaient être interprétés par deux prêtres, assistés par cinq ministres du culte.
Les différentes charges liées à l’oracle de Delphes étaient attribuées à vie.
Par la suite, les auteurs chrétiens comme Origène ou Jean Chrysostome ont véhiculé une image péjorative de cette prophétesse, la présentant comme une femme hystérique et droguée, possédée par le démon.

La consultation de l’oracle

La consultation de l’oracle de Delphes se déroulait selon un rituel précis et scrupuleusement respecté.
Seuls les hommes pouvaient consulter le dieu individuellement ou collectivement (pour une cité, par exemple).
Par ailleurs, on ne pouvait consulter la Pythie qu'un jour par mois. A l’origine, la consultation de l'oracle était annuelle et avait lieu le jour de la fête d'Apollon.
Elle se déroulait ensuite le sept de chaque mois pendant les neuf mois où le dieu était censé occuper le site : ce jour était appelé polyphthoos ("jour des multiples questions").
Le consultant devait s'acquitter d'une taxe versée à une confédération de cités. Le paiement d'une surtaxe ou des services rendus à la cité de Delphes permettaient d'acquérir le droit de promantie, c'est-à-dire le droit de passer outre la longue liste d'attente.
Le consultant était d’abord conduit dans l'adyton du temple d'Apollon et y rencontrait la Pythie, installée sur un trépied.
Celle-ci s'était purifiée, avait bu l'eau de La source Castalie et mâchait des feuilles de laurier (l'arbre du dieu Apollon).
Il offrait alors un sacrifice au dieu, la cérémonie étant conduite par les deux prêtres et leurs assistants.
La victime était aspergée d'eau froide et, si elle ne tremblait pas, la prise d'oracle était annulée.
Le consultant pouvait ensuite poser sa question que les prêtres avaient souvent reformulée pour qu’elle ait la forme d'une alternative.
La Pythie répondait ou non, selon la volonté du dieu qui s’exprimait à travers elle.
Selon les témoignages d’auteurs antiques dont Plutarque, la Pythie était cachée par un voile et l'on n'entendait que sa voix.

Date de création : 2008-04-30
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