La gare Saint-Lazare : une source d'inspiration pour Monet

Saviez-vous que la gare Saint-Lazare, qui accueille aujourd'hui près de 100 millions de voyageurs par an et dessert la Normandie, a inspiré à Claude Monet une série de tableaux Cette série de 12 toiles, réalisée en 1877, témoigne de la révolution industrielle et a inspiré Émile Zola pour son roman "La Bête humaine".


Le chemin de fer, symbole de la modernité

Dans les années 1870, la France connaît une première révolution industrielle. À l'époque, Claude Monet a quitté les paysages normands pour s'installer à Paris.
Le peintre s'intéresse aux grands changements de son époque et veut retranscrire la vie moderne dans ses oeuvres. Le progrès technique est d'ailleurs un thème très en vogue chez les peintres.
En 1877, Claude Monet demande la permission de travailler dans la gare Saint-Lazare, proche de son domicile.
Il obtient du directeur des Chemins de fer de l'Ouest l'autorisation officielle de dresser son chevalet à l'intérieur de la gare et s'installe pendant plusieurs jours sur le quai de la ligne d'Auteuil.
Avec sa verrière et ses locomotives à vapeur, la gare Saint-Lazare constitue un parfait symbole du monde moderne.

La plus grande gare d'Europe à l'époque

Le chemin de fer s'est développé en France à partir des années 1820 et s'est imposé comme un symbole de la révolution industrielle naissante.
En Ile-de-France, une première gare provisoire en bois est édifiée sur la place de l'Europe dès 1837 avec l'ouverture du chemin de fer de Paris à Saint-Germain.
La gare Saint-Lazare est construite à son emplacement actuel en 1841-1843 par l'architecte Alfred Armand.
Elle est couverte, côté banlieue, d'une immense marquise aménagée par l'ingénieur Eugène Flachat en 1853. Cette partie de la gare est encore identifiable de nos jours.
Saint-Lazare devient la plus importante gare de Paris, avec vingt-cinq millions de voyageurs par an, et connaît plusieurs extensions en 1867. La même année, le tunnel de l'Europe est supprimé et remplacé par un pont métallique double.

C'est cette gare agrandie et modernisée que Monet peint en 1877. Elle est alors la plus grande gare d'Europe et résume à elle seule le règne de la machine.

La première série du peintre

Pendant plusieurs jours passés sur place, Claude Monet s'efforce de représenter l'activité fourmillante de la gare Saint-Lazare.
Comme si une seule toile ne suffisait pas à traduire la mobilité de son sujet, sa luminosité changeante et les nuages de vapeur, il réalise douze tableaux sous divers points de vue et dans des conditions atmosphériques différentes.
Des 12 toiles de Monet sur ce thème, seule "La gare Saint-Lazare" est aujourd'hui exposée à Paris au Musée d'Orsay (les autres tableaux appartenant à des musées un peu partout dans le monde).
Avec ces toiles sur le thème de "la gare Saint-Lazare", Monet s'essaye pour la première fois à un genre qui fera ensuite sa renommée : celui de la série.
C'est la première fois, mais pas la dernière, qu'il travaille sur un même sujet à différentes heures de la journée.
Par la suite, les séries ont donné naissance à quelques-uns des plus grands chefs-d'œuvre du peintre, comme "Les Nymphéas", "Les Meules" ou encore "Les Cathédrales de Rouen".

Des toiles qui inspirèrent Zola

Vivement critiqué à ses débuts, le mouvement impressionniste dont Monet est l'un des fondateurs a mis du temps à rencontrer le succès.
Après l'échec des deux premières expositions consacrées à ce style pictural nouveau, le peintre décide en avril 1877 de présenter 8 toiles de sa série de La gare Saint-Lazare lors de la troisième exposition impressionniste.
Cette fois, le succès est au rendez-vous. L'écrivain Émile Zola admire les tableaux et s'en inspire douze ans plus tard lors de l'écriture de "La Bête humaine".
Dans son roman aussi, la machine (la locomotive de Jacques Lantier) est le symbole de la révolution industrielle.

Date de création : 2018-08-22
Auteur :

0 Avis

Pas encore d'avis.

Déposer un avis

CGU - Gralon - Confidentialité
Accéder au site complet
© Gralon 2011-2024