Des origines lointaines
Grâce à la douceur du climat, les fleurs sont depuis longtemps présentes dans l’histoire de la ville de Nice.
A Nice comme dans tout le pourtour méditerranéen, la culture des fleurs est une longue tradition. Pline l’Ancien (23-79) dans son Histoire naturelle consacre un livre entier aux fleurs et à leurs usages culinaires, médicinaux et décoratifs.
Au XVIe siècle, l’érudit italien Girolamo Muzio, qui a séjourné à Nice pendant le Carnaval, témoigne de l'omniprésence des fleurs dans la ville : œillets, violettes et rameaux fleuris de pommiers et d’autres arbres fruitiers …
L'essor de la culture florale
La culture des fleurs a vraisemblablement vu le jour à Nice dès le XVIIIe siècle. Le médecin écossais Tobias Smollett rapporte qu'à cette époque des œillets étaient déjà expédiés par la poste à Turin, Paris ou même Londres …
Selon divers auteurs, cette culture "commerciale" de la fleur est ensuite tombée en désuétude avec la Révolution. Cette tradition aurait été ressuscitée par Alphonse Karr venu s’installer à Nice au milieu du XIXe siècle.
Alphonse Karr développe la culture florale hors serre et l’expédition de ses produits à travers toute l’Europe : roses, œillets, héliotropes, résédas et anémones, mais aussi renoncules, cyclamens, violettes, Iris et fleurs d’orangers. Il est aussi le premier à avoir ouvert un commerce de fleurs en centre-ville pour le plus grand plaisir des hivernants.
L’essor de la floriculture niçoise a ensuite été soutenu par deux innovations techniques : l’arrivée du chemin de fer à Nice en 1863 et l’adduction d’eau de la Vésubie en 1885. Ces innovations ont permis d’exporter la production locale dans toute l’Europe et de développer l’irrigation sur les collines de Nice.
A noter : la culture des fleurs couvrait alors jusqu'à 1000 hectares, ce qui plaçait Nice au premier rang mondial des villes productrices de fleurs.
Au début du XXe siècle, 2000 exploitations, généralement de petite taille, étaient réparties sur les collines de Nice. A partir des années 1960, la floriculture a pourtant commencé à régresser devant l'urbanisation croissante des plaines.
Le marché aux fleurs
En 1897, le premier marché aux fleurs de gros au monde a été créé à Nice, d’abord près du marché aux comestibles, rue Saint-François-de-Paule, puis sur le Cours Saleya.
Les producteurs, les grossistes, les intermédiaires et les détaillants s’y retrouvaient et expédiaient dans toute l'Europe leurs fleurs soigneusement rangées dans des paniers en osier.
En 1965, le marché aux fleurs en gros s'installa à Saint Augustin, tandis que le Cours Saleya restait un lieu de vente au détail.
Aujourd’hui encore, cette célèbre artère du Vieux Nice abrite sous de jolies bâches rayées les étals des fleuristes.
Les fleurs dans la tradition niçoise
Un autre témoignage de l’importance des fleurs à Nice est la tradition des Batailles de fleurs organisées pendant le Carnaval de nice depuis 1876 !
Devenue emblématique de la ville, la fleur est un motif qui orne souvent les frises d’avant-toit des maisons niçoises. Les fleurs sont également présentes dans le nom de certains quartiers de la ville comme le Vallon des Fleurs ou Valrose.
Enfin, le Costume niçois traditionnel avec tablier et capeline pour les femmes est celui des bouquetières.