Pédagogie : 5 enseignements des neurosciences

Même si notre cerveau est loin d'avoir livré tous ses secrets, son fonctionnement est de mieux en mieux connu. Les neurosciences, qui suscitent l'enthousiasme dans de nombreux domaines, bouleversent notamment notre vision de la pédagogie et notre façon d'enseigner. Voici 5 enseignements des neurosciences en matière d'apprentissage.


1- On peut apprendre à tout âge.

Grâce aux neurosciences, nous savons aujourd'hui que nous disposons d'un capital d'environ 100 milliards de neurones et que ces derniers créent en permanence de nouvelles connexions.
Notre cerveau est le siège d'une sorte de "recyclage neuronal" qui permet non seulement la création de nouveaux neurones mais aussi celle de nouvelles connexions neuronales.
Ce processus est visible grâce à l'imagerie médicale dès l'âge de deux mois et se poursuit tout au long de la vie.
La plasticité du cerveau n'est pas l'apanage des enfants, mais est encore à l'oeuvre chez l'adulte.
Cela signifie que cet organe est capable de se transformer en fonction des sollicitations qu'il reçoit et que des progrès sont toujours possibles (même dans les matières où un élève n'est pas "bon" au départ).
Les apprentissages sont donc possibles et même souhaitables à tout âge. L'idée reçue selon laquelle "Tout se joue avant 3 ans" est totalement fausse.

2- Les émotions influent sur la capacité d'apprendre.

Une branche des neurosciences appelée neuro-éducation tente de comprendre ce qui se passe dans le cerveau quand il réalise des tâches telles que lire ou écrire.
Même si la neuro-éducation n'a pas encore trouvé de recette miracle pour améliorer l'apprentissage, elle devrait faire évoluer les méthodes pédagogiques employées dans le contexte scolaire.
Ce domaine de recherche a par exemple révélé le rôle capital des émotions et l'importance du plaisir dans le processus d'apprentissage.
Sans surprise, notre cerveau apprend plus facilement quelque chose qui lui plaît. Les chercheurs ont même démontré que la simple anticipation du plaisir active déjà la plasticité de notre cerveau.
À l'inverse, une expérience traumatisante laisse des séquelles visibles dans le réseau neuronal.
Avec ces découvertes, il devient évident que le climat scolaire et le bien-être des élèves sont aussi importants pour bien apprendre que la pédagogie ou la méthode utilisée...

3- Notre cerveau "bricole".

La plasticité de notre cerveau est étonnante et l'apprentissage de la lecture en offre un exemple frappant.
D'après les neurosciences, la lecture est une invention à laquelle notre cerveau de primate n'était pas préparé !
Mais il réussit finalement à se débrouiller et à "bricoler" pour que nous maîtrisions tous cette capacité... après une phase d'apprentissage bien sûr !
Pour déchiffrer l'écriture (qui est une invention culturelle récente), notre cerveau recycle les circuits neuronaux conçus pour la reconnaissance des objets.
Selon les scientifiques, apprendre à lire est un bricolage cérébral et nécessite la création de nouveaux circuits neuronaux.
Nous passons tous par cette "phase d'adaptation" selon un processus identique, quelle que soit notre langue et le type d'écriture utilisée !

4- Il n'y a pas de différences entre filles et garçons.

Contrairement à une idée reçue qui a la vie dure, il n'y a aucune différence entre cerveau masculin et féminin en terme de capacité ou de comportement intellectuel.
Ce fait, confirmé par les neurosciences, permet de tordre le cou à pas mal de préjugés.
Il réfute notamment l'affirmation selon laquelle les hommes seraient meilleurs en mathématiques que les femmes...
Il va aussi à l'encontre de l'idée selon laquelle les femmes ont un cerveau "multitâches", capacité dont les hommes seraient dépourvus !

5- Notre cerveau travaille toujours à 100%.

Les neurosciences permettent aussi de réfuter l'idée assez répandue selon laquelle nous n'utiliserions qu'une petite partie de nos capacités cérébrales, par exemple 10% ...
En réalité, notre cerveau est toujours à 100% connecté et actif, quelle que soit notre activité.
Même si nous avons deux hémisphères cérébraux, notre cerveau droit et notre cerveau gauche fonctionnent ensemble, en synergie. Il n'y a pas de "prédominance" de l'un ou de l'autre, comme certains tests en ligne veulent nous le faire croire...
Dans la même veine, l'idée selon laquelle "chacun apprend selon un style" (auditif, visuel ou kinesthésique) n'a pas de validité scientifique.
Selon les neurosciences, les deux principaux facteurs qui influent sur nos capacités de mémorisation sont l'exercice physique et le sommeil.
De quoi inciter les parents et les enseignants à méditer la fameuse devise latine Mens sana in corpore sano ("un esprit sain dans un corps sain") !

Date de création : 2018-10-18
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