Aliments ultra-transformés : quels sont les risques pour la santé ?

Depuis quelques mois, les soupçons grandissent autour des aliments industriels, aussi appelés aliments ultra-transformés ou AUT. Mais de quels aliments parle-t-on exactement et présentent-ils des risques pour la santé Éléments de réponse.


De quoi s'agit-il ?

La notion d'aliment ultra-transformé a été définie par des chercheurs de l'université de Sao Paulo, au Brésil, et reprise en France par le chercheur de l'INRA Anthony Fardet.
Selon les travaux du nutritionniste brésilien Carlos Monteiro, il s'agit de produits :
=> résultant de procédés industriels sans équivalent domestique
=> composés d'au moins cinq ingrédients dont certains ne se trouvent pas dans nos cuisines (gluten, huiles hydrogénées, sirop de maïs, etc.)
=> comprenant des additifs destinés à imiter les qualités sensorielles des aliments bruts ou naturels.
Ces chercheurs alertent le grand public sur le fait que plus un aliment est transformé par l'industrie agro-alimentaire, plus il est susceptible d'avoir un effet néfaste sur la santé, surtout s'il est consommé régulièrement.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les Aliments ultra-transformés ne se limitent pas à la "malbouffe" de type sodas, chips, bonbons et barres chocolatées...
En fait, les AUT représentent 80% de l'offre actuelle en supermarché, même dans les rayons diététique, bio ou "végétarien".
Ils comprennent les céréales du petit déjeuner et les barres de céréales, les biscuits et gâteaux, les crèmes glacées, les produits laitiers sucrés, les laits végétaux, les steaks de soja, les nuggets de poulet, le poisson pané et les plats prêts à consommer (plats surgelés, pizzas, soupes en sachets, nouilles instantanées etc.).

Pourquoi doit-on s'en méfier ?

Depuis maintenant plusieurs décennies, ces produits proposés dans les grandes surfaces sont appréciés pour leur facilité, leur rapidité de préparation et leur côté pratique.
Longtemps considérés comme des symboles de libération féminine, ils sont aujourd'hui pointés du doigt pour leurs formulations toujours plus élaborées, leurs additifs douteux et leur possible impact sur la santé...
"On voit bien qu'il s’agit de faux aliments", s'insurge Anthony Fardet. "On maquille des produits pour cacher leur pauvreté nutritionnelle et gustative."
Quand on consomme des aliments ultra-transformés, non seulement on ne sait plus ce que l'on mange mais l'on s'expose aussi peut-être à certaines maladies.
Alors que l'on constate une diminution de l'espérance de vie en bonne santé et une épidémie de maladies dites de civilisation comme les cancers, l'obésité, les maladies cardio-vasculaires et le diabète, mais aussi les allergies et les inflammations chroniques, de nombreux scientifiques pensent que les AUT seraient en cause.
"Depuis 2012, nous avons constaté dans l'étude Nutrinet-Santé (enquête nationale sur l'alimentation, l'hygiène de vie et l'état de santé lancée en 2009) qu'une augmentation de 10% de leur consommation était associée à une augmentation de 10% des cancers", explique le Pr Serge Hercberg, président du PNNS qui mène cette enquête.
Par ailleurs, le Haut Conseil de Santé Publique milite pour une diminution de 20% de la consommation des AUT d'ici 2021.

Quels sont les risques ?

Aujourd'hui, les Aliments ultra-transformés représentent plus du tiers des aliments consommés par les Français.
Or, ces aliments posent problème pour trois raisons principales :
1- Ils sont peu rassasiants car pauvres en fibres et protéines, mais riches en sucres et en gras. De plus, beaucoup sont liquides ou semi-solides, ce qui les rend moins rassasiants que des aliments solides.
2- Ils sont souvent hyperglycémiants en raison de leurs sucres simples ajoutés et de leur texture déstructurée qui ralentit moins la digestion de l'amidon. Ils provoquent des pics très fréquents de glucose sanguin, ce qui favorise à long terme le diabète de type 2 et l'obésité.
3- Ils sont riches en Calories vides : cela signifie qu'ils apportent beaucoup d'énergie mais peu de composés protecteurs comme les fibres, les vitamines, les minéraux et les antioxydants.
Par ailleurs, ils présentent souvent une composition douteuse avec des additifs alimentaires (les fameux E…dont l'innocuité n'est pas certaine), des résidus de pesticides, des traces d'OGM ou de chlore ayant migré depuis les emballages...
Si les additifs ont un effet impossible à mesurer, d'autres risques sont eux bien identifiés. En effet, les AUT sont en règle générale trop gras, trop salés, trop sucrés.

Comment manger sainement ?

Selon les chercheurs qui dénoncent les AUT, il suffit d'un peu de bon sens pour déjouer les pièges des supermarchés et retrouver une alimentation saine.
Anthony Fardet propose de suivre une règle simple, la règle des 3V :
1- Manger Végétal c'est-à-dire consommer au moins 85% de calories d'origine végétale
2- Manger Vrai : limiter à 15% la part des aliments ultra-transformés
3- Manger Varié et si possible bio, local et de saison.
Le Nutri-score (logo à cinq couleurs pour indiquer la qualité nutritionnelle des produits) peut vous aider à faire les bons choix au supermarché, de même que certaines applications comme Yuka ou Scan-Up.
Mais bien sûr, aucune application ne remplacera votre propre discernement, d'où l'importance d'apprendre à mieux décrypter les étiquettes et à écouter son appétit.
Pour en savoir plus sur ce sujet, nous vous invitons à lire le livre du Dr Anthony Fardet, "Halte aux aliments ultra-transformés ! Mangeons Vrai." (éd. Thierry Souccar) et à regarder l'interview de l'auteur dans la courte vidéo ci-dessous :

Date de création : 2018-11-22
Auteur :

0 Avis

Pas encore d'avis.

Déposer un avis

CGU - Gralon - Confidentialité
Accéder au site complet
© Gralon 2011-2024