Informations nutritionnelles : le Nutri-score devient plus strict

Le Nutri-score, apparu sur les emballages des produits alimentaires en 2017, est censé aider les consommateurs à manger plus sainement. Ce classement des aliments grâce à des lettres et des couleurs a rapidement été adopté par les Français. Mais il a aussi fait l'objet de critiques. C'est pourquoi un nouveau Nutri-score entre en vigueur début 2024. Cette notation plus stricte promet d'être encore plus fiable pour informer le consommateur sur ce qu'il achète et ce qu'il met dans son assiette.


Comment le Nutri-score a-t-il vu le jour ?

Le Nutri-score tel que nous le connaissons aujourd'hui a fait son apparition sur les emballages des produits alimentaires au printemps 2017. La ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé 15 mars 2017 que le logo nutritionnel simplifié recommandé aux industriels serait ce code couleur assez comparable à la classe énergétique des appareils électro-ménagers...
Ce système qui classe les aliments selon leur qualité nutritionnelle a été choisi suite à un test grandeur nature mené dans une quarantaine de grandes surfaces. L'objectif de cette expérience était de comparer quatre types d'étiquetage nutritionnel et de déterminer lequel est le plus efficace pour aider les consommateurs à manger sainement. Le ministère de la Santé a finalement tranché en faveur du logo Nutri-score à 5 couleurs, allant du vert pour les produits de très bonne qualité nutritionnelle au rouge pour ceux dont il vaut mieux limiter la consommation.
Ce système a été imaginé par le Pr Serge Hercberg de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Cet épidémiologiste est aussi le président du Plan national nutrition santé (PNNS). Son code couleur a reçu l'approbation du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), du ministère de la Santé et du magazine 60 Millions de consommateurs.

Quels sont les objectifs de ce logo ?

Avant la mise en place du Nutri-score sur les emballages, les informations nutritionnelles sur les produits alimentaires étaient plutôt difficiles à décrypter pour les consommateurs. Elles se présentent généralement sous la forme d'un tableau jugé trop complexe et donc peu utile pour déterminer si un aliment est bon ou mauvais pour la santé.
L'objectif premier du Nutri-score est de simplifier ces indications de telle sorte que les consommateurs puissent choisir les aliments les plus sains en un coup d'œil. Pour faciliter les comparaisons entre produits et orienter les choix des clients, ce logo attribue une couleur (du vert au rouge) et un score (de A à E) à chaque produit d'après ses teneurs en nutriments.
Le deuxième objectif de cet étiquetage nutritionnel simplifié est de permettre aux consommateurs de comparer différentes marques dans un même rayon. Grâce à ce code couleur, si vous hésitez entre deux friandises (dont vous savez bien qu'elles ne sont pas idéales pour votre ligne), vous pouvez au moins choisir la plus "vertueuse" !

Quels sont les points faibles de ce système ?

À sa création, la principale faiblesse de ce nouvel étiquetage nutritionnel était son caractère facultatif. Aujourd'hui encore, le Nutri-score n'est pas obligatoire sur les aliments et les industriels restent libres d'utiliser ou non ce code couleurs sur leurs produits ou d'y mettre un autre logo s'ils le souhaitent.
Sous la pression des consommateurs, qui souhaitent être mieux informés pour pouvoir adopter une alimentation plus saine, ce logo s'est bien développé en quelques années. Il a aussi eu pour effet positif de pousser les industriels de l'agroalimentaire à modifier leurs recettes afin de décrocher une meilleure note, comprise entre A et C.
D'un autre côté, ce score a soulevé de plus en plus de critiques de la part des consommateurs et des nutritionnistes au fil des ans. Beaucoup de voix se sont élevées pour dénoncer son "laxisme" voire de son incohérence... Il peut en effet arriver qu'une huile d'olive affiche un score de C ou D, alors qu'un soda obtient la note de B. C'est pourquoi l'algorithme de calcul qui sous-tend l'attribution de ce score a été mis à jour.

Qu'est-ce qui change en 2024 ?

Face aux critiques parfois justifiées, le Nutri-score a modifié ses critères afin de noter plus sévèrement :
- les produits très sucrés comme les céréales et les biscuits pour le petit-déjeuner ainsi que les produits laitiers contenant des sucres ajoutés.
- les produits très salés comme les cubes de bouillon, les sauces, la sauce soja et certaines soupes et fromages.
Dans le nouveau système de notation, les aliments ultra-transformés comme la pizza industrielle sont pénalisés, de même que la viande rouge jugée trop grasse et les céréales raffinées (pain blanc, pâtes blanches et riz blanc). Les boissons édulcorées passent de B à C, car de récents travaux ont conclu que les édulcorants ont "des effets délétères sur la santé".
Inversement, les céréales complètes riches en fibres alimentaires sont mieux notées, ainsi que les huiles d'olive, de colza ou de noix car elles contiennent moins de graisses saturées et/ou sont riches en oméga 3.
Au total, ce score va changer sur 30 à 40 % des produits en rayon. Même si ce durcissement des règles est officiellement entré en vigueur le 1er janvier 2024, les industriels disposent d'une période de transition de deux ans pour écouler leurs stocks et modifier leurs emballages. À terme, le Nutri-score sera encore plus fiable et nutritionnellement correct, pour le plus grand bénéfice des consommateurs.

Date de création : 2017-03-21
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