C'est quoi, la blockchain ?

La blockchain, qui est l'architecture sous-jacente du bitcoin, est une nouvelle technologie qui fait parler d'elle. Beaucoup y voient une innovation qui pourrait révolutionner les transactions dans l'avenir. Pourtant, peu d'entreprises peuvent se vanter d'avoir mis au point des solutions révolutionnaires et la plupart des gens ne savent pas exactement ce que c'est... Si tel est votre cas, voici quelques explications sur son fonctionnement et ses possibles applications. 


Définition

La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d'informations. C'est une énorme base de données contenant l'historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création.
Mais elle n'est pas une base de données ordinaire car elle a pour particularités d'être transparente, sécurisée et capable de fonctionner sans organe central de contrôle ni tiers de confiance.
En effet, cette base de données est fondée sur des échanges de pair-à-pair (P2P). Elle est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire.
Chacun peut consulter l'ensemble des échanges, présents et passés.
De plus, contrairement aux bases de données classiques, elle est "distribuée". Cela signifie que différents exemplaires de la base de données existent simultanément sur plusieurs ordinateurs baptisé "nœuds" du réseau.
Cela permet de sécuriser le système et d'éviter que la "blockchain" puisse être hackée.
A noter : il existe des blockchains publiques, ouvertes à tous, et des blockchains privées, dont l'accès et l'utilisation sont réservés à certains utilisateurs.
Selon le mathématicien Jean-Paul Delahaye, une blockchain publique ressemble à un grand livre comptable public, anonyme et infalsifiable. Il faut s'imaginer, dit-il "un très grand cahier, que tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et indestructible."
A l'inverse, dans une blockchain privée, personne ne peut participer sans y être autorisé (même si tout le monde peut la consulter). Les blockchains privées sont beaucoup utilisées par les institutions financières en interne.

Histoire

La première blockchain est apparue en 2008 lors de la création du bitcoin par Satoshi Nakamoto. On ne sait pas si ce pseudonyme désigne une personne ou un groupe de programmeurs.
Même si, régulièrement, certains revendiquent la paternité du bitcoin et donc de la technologie blockchain, son inventeur reste pour l'instant inconnu.
Ces deux inventions sont liées car la "blockchain" est l'infrastructure virtuelle sur laquelle repose le bitcoin. C'est elle qui a permis la première transaction avec cette monnaie, en mai 2010, et qui permet aujourd'hui encore tous les échanges en bitcoins.
Le bitcoin ne pourrait pas exister sans cette technologie, mais l'inverse n'est pas vrai. Aujourd'hui, les entreprises et les gouvernements envisagent l'utilisation de cette technologie pour d'autres choses que de la monnaie numérique.

Fonctionnement

La transparence de ce système repose sur le fait que tous les échanges effectués entre les utilisateurs depuis la création de la chaîne y sont inscrits.
Ils y sont enregistrés sous forme de "blocs de transactions" qui, mis bout à bout, forment une "chaîne"... D'où le nom de "chaîne de blocs" ou blockchain en anglais !
Les transactions effectuées entre les utilisateurs du réseau sont regroupées en blocs. Chaque bloc est validé par les noeuds du réseau ou "mineurs", quand il y a une preuve de travail (qui consiste, dans le cas du bitcoin, en la résolution de problèmes algorithmiques).
Les "mineurs" chargés de vérifier la validité des transactions bloc par bloc sont des particuliers, qui sont rémunérés pour mettre à disposition la puissance de calcul de leurs processeurs.

Les problèmes mathématiques que ces ordinateurs doivent résoudre sont si complexes que les mineurs se sont regroupés et que de gigantesques fermes d'ordinateurs ont été créées.
Le fonctionnement d'une transaction peut schématiquement être décrit en 5 étapes :
1- A effectue une transaction vers B.
2- Plusieurs transactions sont regroupées dans un bloc.
3- Le bloc est validé par les noeuds du réseau au moyen de techniques cryptographiques.
4- Quand le bloc est validé, il est daté et ajouté à la chaîne de blocs (ou "blockchain") à laquelle tous les utilisateurs ont accès.
5- B reçoit la transaction de A
Ce processus prend un certain temps : une dizaine de minutes dans le cas d'une transaction en bitcoins, mais seulement 15 secondes sur la blockchain Ethereum (qui a sa propre crypto-monnaie appelée ether).

Sécurité

La spécificité de la blockchain est son architecture décentralisée. Cela signifie qu'elle n'est pas hébergée par un serveur unique mais par une partie des utilisateurs.
Comme elle est répliquée sur l'ensemble des nœuds du réseau, cette base de données ne pourrait être falsifiée que si plus de la moitié de ses nœuds étaient corrompus simultanément.
De plus, les informations contenues dans les blocs (transactions, titres de propriétés, contrats…) sont protégées par des procédés cryptographiques qui empêchent les utilisateurs de les modifier a posteriori. 
Elle est sécurisée par un système de cryptographie "asymétrique" : cela signifie simplement qu'il faut deux clés différentes (une privée, une publique) pour soumettre une transaction.

Applications

Grâce à son caractère décentralisé, à sa sécurité et à sa transparence, la blockchain a des applications bien plus larges que la seule monnaie numérique.
Elle pourrait être utilisée pour effectuer du transfert d'actifs (monnaie, titres, actions…), pour assurer une meilleure traçabilité d'actifs et de produits, mais aussi pour exécuter automatiquement des contrats appelés "smart contracts".
Un smart contract (ou contrat intelligent) est un transfert de valeurs automatisé fondé sur des conditions mutuellement convenues. En clair, le fournisseur n'est payé qu'au moment où le client confirme avoir reçu le service ou le produit demandé.
Les champs d'application des blockchains sont immenses : finance, vote en ligne, assurance, immobilier, santé, énergie, transports ...
En théorie, des blockchains pourraient remplacer la plupart des "tiers de confiance" que sont les banques, les notaires ou les registres du cadastre...
Certains imaginent qu'elles pourraient aussi supplanter les plateformes collaboratives de type Uber ou Airbnb par exemple.
Demain, grâce à cette technologie et en particulier aux smart contracts, les utilisateurs pourraient effectuer des transactions directement avec un chauffeur ou un loueur d'appartement, sans intermédiaire ni commission !

Date de création : 2017-07-12
Auteur :

1 Avis note 4

Merci ! C'est vraiment le futur ...

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