Biométrie : la reconnaissance faciale en 5 questions

Peut-être avez-vous entendu parler d'une expérimentation menée en France, lors du Carnaval de Nice, concernant un dispositif de reconnaissance faciale. Mais qu'est-ce que la "reconnaissance faciale" Nous vous proposons d'en savoir plus en 5 questions.


1- En quoi consiste cette technologie ?

Souriez, vous êtes filmés… et reconnus ! La reconnaissance faciale est une technologie visant à reconnaître une personne de manière automatique grâce à son visage.
Depuis son invention dans les années 1970, ce système a énormément progressé. Il s'impose aujourd'hui comme la mesure biométrique la plus naturelle.
A noter : la reconnaissance faciale qui permet d'identifier et d'authentifier une personne d'après son visage ne doit pas être confondue avec la simple détection de visage qui consiste à détecter la présence ou non d'un visage dans une image, indépendamment de l'identité de la personne.

2- À quoi sert-elle ?

La reconnaissance faciale a deux fonctions principales : l'identification et l'authentification des personnes.
Cette technologie permet donc de répondre aux questions suivantes :
=> qui êtes-vous  (identification)
=> êtes-vous bien celui ou celle que vous prétendez être  (authentification).
Afin d'authentifier une personne (lors d'un contrôle d'accès, par exemple), le système compare le modèle du visage présenté à un modèle préalablement enregistré.
Pour identifier une personne et la retrouver au milieu d'un groupe d'individus évoluant dans un lieu précis, le système vérifie si le modèle de visage présenté correspond à l'un des modèles contenus dans la base de données.
Ces systèmes de reconnaissance faciale sont de plus en plus présents dans notre quotidien et ont de multiples applications.
Ils permettent notamment de :
=> déverrouiller un smartphone ou une console
=> reconnaître automatiquement l'utilisateur en domotique
=> identifier quelqu'un sur une photo sur les réseaux sociaux
=> lutter contre la criminalité et le terrorisme notamment lors du contrôle aux frontières

3- Comment fonctionne-t-elle ?

La reconnaissance faciale peut être réalisée à partir de photos ou de vidéos.
Cette biométrie faciale se déroule en deux phases :
=> la réalisation, à partir de l'image, d'un modèle ou "gabarit" qui représente les caractéristiques d'un visage. Les données extraites pour constituer ce gabarit sont des données biométriques au sens du Rgpd (article 4-14).
=> la phase de reconnaissance proprement dite, réalisée par la comparaison de ce modèle avec les modèles calculés en direct sur des visages présents sur une vidéo par exemple.
Concrètement, un capteur 2D ou 3D "saisit" un visage, puis le transforme en données numériques par le biais d'un algorithme. Il peut ensuite le comparer à une base de données, un peu comme le fait notre propre cerveau quand il veut reconnaître un visage.
L'intelligence artificielle et plus précisément le Deep learning est au cœur des algorithmes de dernière génération développés les acteurs majeurs de ce marché.

4- Où est-elle expérimentée ?

Les propriétaires d'un iPhone X connaissent bien cette technologie puisque Apple a développé dès 2017 une solution biométrique appelée Face ID.
En 2017 également, l'entreprise Gemalto spécialisée dans le secteur de la sécurité numérique a signé un contrat pour équiper les aéroports de Paris de nouveaux sas de contrôle automatisés.
En juillet 2018, les aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle, de Paris-Orly et de Nice Côte d'Azur ont mis en place ces nouveaux sas utilisant la reconnaissance faciale dans le cadre du système de contrôle des passeports appelé "Passage automatisé rapide aux frontières extérieures" (Parafe).
Ce dispositif permet de scanner les visages des passagers afin de les comparer à la photo de leur passeport.
Lors du Carnaval de nice 2019 le maire Christian Estrosi a obtenu le droit de tester la reconnaissance faciale sur la voie publique (pratique toujours interdite par la loi à ce jour) dans le cadre d'une expérimentation sur des volontaires.
Ce test a été strictement encadré par la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés) afin de protéger les droits des personnes.

Christian Estrosi, qui milite depuis 2015 pour faire modifier la législation sur l'utilisation de la reconnaissance faciale a souligné l'intérêt de cette technologie pour retrouver un enfant égaré ou une "personne d'intérêt" (c'est-à-dire une personne recherchée).
La ville de Nice s'est engagée à envoyer les conclusions de son test dans les deux mois à la Cnil et aux parlementaires. Si cette expérimentation convainc, les villes utiliseront peut-être un jour leurs caméras de surveillance comme dans la série Person of interest sur TF1 !

5- Quels sont les risques ?

La reconnaissance faciale fait partie de ces nouvelles technologies qui font fantasmer autant qu'elles effraient.
Beaucoup de gens craignent en effet que ces prouesses technologiques menacent nos libertés et notre anonymat.
En Europe, la Directive sur la Protection des données ou RGPD, entrée en vigueur à partir du 25 mai 2018, encadre rigoureusement ces pratiques.
Ce règlement européen défend en particulier le Droit à l'oubli et exige un consentement clair et affirmé.
Pour protéger notre liberté d'aller et venir anonymement, la Cnil rappelle que tout projet d'utilisation de cette technologie doit faire l'objet d'une analyse d'impact relative à la Protection des données (AIPD).

Date de création : 2019-03-13
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