Climat : Météo-France se dote de deux nouveaux supercalculateurs

À Toulouse, deux supercalculateurs ont été mis en service par Météo-France début 2021. Grâce à la puissance de calcul de ces machines, l’établissement public espère améliorer ses prévisions et mieux anticiper les phénomènes météorologiques dangereux. À long terme, ces supercalculateurs devraient aussi aider à mieux comprendre le réchauffement climatique. On vous explique à quoi ces nouveaux outils vont servir.


De nouveaux outils pour Météo-France

Début 2021, Météo France a fait l’acquisition de deux nouveaux supercalculateurs Bull. L’établissement public y a investi 55 millions d’euros et prévoit un budget total du projet de 144 millions sur cinq ans.
Ces deux machines, baptisées Belenos (comme le dieu du soleil dans la mythologie gauloise) et Taranis (comme le dieu du ciel et de l’orage) travaillent simultanément pour les besoins de la prévision météo.
L'une est installée sur le site toulousain de Météo-France tandis que l'autre se trouve à une douzaine de kilomètres de là, à l'espace Clément Ader de l’université de Toulouse.
Chacune équivaut à 50.000 PC sophistiqués qu’on ferait travailler ensemble ! Ces supercalculateurs sont en effet capables d’effectuer 10 millions de milliards d’opérations par seconde.

Gagner en puissance de calcul

Pour Météo-France, renouveler ses supercalculateurs permet tout d’abord de gagner en puissance de calcul.
Belenos et Taranis ont en effet une puissance de calcul multipliée par 5,5 par rapport à l’ancien modèle qui avait été installé en 2014.
Avec une capacité totale de 21,48 petaflops (millions de milliards d’opérations à la seconde), ils permettent à la France de se hisser dans le top 10 international de la prévision météorologique et climatique, un domaine jusque-là dominé par les États-Unis et la Grande-Bretagne.

Faire des prévisions plus justes

Toute cette puissance de calcul va bien sûr être mise au service des prévisions météo, et plus précisément des prévisions à court terme.
Grâce à ces nouveaux outils plus performants, Météo France ambitionne d’améliorer ses prévisions à quatre jours.
L’établissement public va en effet faire tourner sur ces machines de nouveaux modèles (entre 15 et 35 selon les cas) pour produire des prévisions d’ensemble plus précises.
Les supercalculateurs vont permettre de dresser plusieurs scénarios, avec leurs degrés de confiance et leurs incertitudes ou variations.
C’est pourquoi, même si ces deux machines représentent un investissement considérable, elles vont avoir des retombées immédiates dans de nombreux secteurs de l’économie : l’agriculture et les transports bien sûr, mais aussi les assurances et même la grande distribution pour les produits météo-sensibles comme les glaces !
Une étude très sérieuse avance qu’un euro investi dans le supercalculateur fait économiser 12 euros à la société, en évitant des catastrophes et des dégâts matériels et en optimisant la planification des chantiers ou du trafic aérien.

Donner l’alerte plus tôt

Avec ses deux nouveaux supercalculateurs installés à Toulouse, Météo France souhaite aussi anticiper de façon plus précise et plus ciblée les phénomènes météorologiques dangereux.
Lorsque surviennent des épisodes méditerranéens, des vents violents en montagne, des brouillards ou des cyclones il est vital d’alerter la population au bon endroit et au bon moment.
Avec l’aide de Belenos et Taranis, Météo-France espère gagner une à deux heures sur ses alertes de vigilance et améliorer leur précision géographique (le maillage du territoire passant de 2,5 à 1,3 kilomètres).
Pour rappel, en 1992, le premier supercalculateur de Météo France analysait des carrés de 35 kilomètres de côté. On peut ainsi mesurer les progrès accomplis en trente ans.

Étudier les changements climatiques

Les supercalculateurs de Météo-France travaillent sur les prévisions des jours à venir, mais pas seulement !
Ils sont également capables de reconstituer les conditions climatiques passées à partir d'archives d'observations et de simuler les évolutions futures du climat.
Grâce à la puissance de calcul de Belenos et Taranis, la France va donc pouvoir renforcer sa contribution aux simulations et à la prévision des conséquences du réchauffement climatique en Europe et dans le monde.
En marche normale, l’un des deux supercalculateurs sera dédié à la prévision et l’autre à la recherche. Ces deux champs d’étude sont complémentaires et intéressent les plus hautes instances.
"La France, au travers de Météo-France, figure parmi les pays de référence en matière de modélisation du climat et de projections climatiques.", a rappelé Virginie Schwarz, PDG de Météo-France.

Date de création : 2021-07-05
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