Météo : comment interpréter les records de chaleur observés en France ?

Selon le bilan de Météo-France présenté le 3 juin dernier, le mois de mai 2022 a été le plus chaud et le plus sec jamais observé dans l'Hexagone. Nous vous proposons de faire le point sur les records de chaleur observés en France le mois dernier et sur leur signification.


Des températures record

Avec une moyenne de 17,8°C sur l'ensemble du territoire métropolitain, les températures relevées au mois de mai 2022 en France ont battu le record de chaleur précédemment détenu par le mois de mai 2011.
Au cours du mois dernier, de nombreux records de chaleur et de douceur nocturne ont aussi été battus localement. Les températures ont atteint des niveaux estivaux, allant parfois jusqu'à +5°C voire +7°C degrés au-dessus des normales.
Pour rappel, les normales de saison sont établies par Météo France sur une période de 30 ans, soit la période entre 1981 et 2010.

Une sécheresse précoce

Toujours selon le bilan de Météo-France, le mois de mai 2022 a également été caractérisé par un déficit de pluie très important.
Avec 29,3 mm de pluie en moyenne et un déficit de précipitations à 65 %, il s'agit du mois de mai le plus sec depuis le début des relevés météorologiques.
Des records de sécheresse ont également été battus à l'échelle départementale dans les Alpes-Maritimes et dans une diagonale allant des Pyrénées à l'Alsace.

Un des printemps les plus chauds du XXe siècle

Plus globalement, le printemps qui s'achève a lui aussi enregistré des records de température et de sécheresse.
En moyenne, la température observée de mars à fin mai a été supérieure de 1,6°C aux normales de saison. Le printemps 2022 se classe ainsi au 3e rang des printemps les plus chauds du XXe siècle en France.
Seuls les printemps 2011 et 2020 ont été plus chauds, en dépassant respectivement de 2°C et 1,7°C les normales de saison.
Avec un déficit de précipitations de 45 % en France métropolitaine, le printemps 2022 est aussi le troisième printemps le plus sec jamais observé, derrière ceux des années 2011 et 1976.
Alors que l'été n'a pas encore commencé officiellement, presque tout le territoire métropolitain est concerné par une sécheresse des sols de niveau au moins décennal pour la saison, c'est-à-dire une sécheresse que l'on n'observe qu'une année sur dix.
Pour l'exprimer différemment, au 1er juin 2022, l'humidité des sols en France métropolitaine est digne d'une mi-juillet.

Comment interpréter ces records de chaleur ?

Selon les experts de Météo-France, le fait que les trois printemps les plus chauds du siècle aient été observés sur la dernière décennie est une preuve du changement climatique à l'œuvre sur notre planète.
Dans ce contexte, les périodes de chaleur sont amenées à devenir plus fréquentes et à survenir plus précocement au cours du printemps.
Les prévisionnistes de Météo-France estiment que la chaleur et surtout la sécheresse des sols sont inquiétantes. La perspective d'un été chaud et plus sec que la normale est à craindre, ce qui pourrait accroître le risque de feux de forêt.
Néanmoins, les records de chaleur et de sécheresse du printemps 2022 ne signifient pas forcément que l'été 2022 sera très chaud. D'ailleurs, le mois de mai 2011 (l'un des plus chauds que la France ait connus depuis 1945) n'avait pas été suivi par un été plus chaud que la normale.
Comme il est impossible de faire des prévisions météorologiques fiables au-delà de 15 jours, nul ne peut se risquer à prédire une Canicule pour l'été à venir.
Météo France estime que le scénario le plus probable pour cet été est la persistance de conditions anticycloniques, peu propices aux précipitations, sur l'Europe et le bassin méditerranéen.
Si l'on en croit les tendances annoncées pour les mois de juin, juillet et août prochains, la chaleur est "très probable" cet été sur la moitié sud du pays et "probable" sur la moitié nord.

Date de création : 2022-06-07
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