Araki : une exposition sulfureuse et sensuelle au Musée Guimet

Le photographe japonais Nobuyoshi Araki s'est forgé une réputation des plus sulfureuses pour avoir photographié des femmes nues et ligotées selon les règles ancestrales du Kinbaku, l'art du bondage japonais. Pourtant, l'oeuvre de cet artiste prolifique est loin de se résumer à ces photos de bondage. La très belle rétrospective que lui consacre actuellement le Musée Guimet à Paris est l'occasion de (re)découvrir les multiples facettes de l'artiste japonais, aujourd'hui âgé de 75 ans.


Un artiste à la réputation sulfureuse

Si vous connaissez un peu le travail du photographe japonais Nobuyoshi Araki, vous savez sans doute que ses images ne sont pas à mettre devant tous les yeux...
L'artiste s'est en effet forgé une renommée mondiale par ses photos de femmes nues et ligotées, qui suscitent le malaise et/ou la fascination chez le spectateur.
Au Japon, cet art du bondage est appelé kinbaku et ses origines remontent... au XVe siècle ! L'ancêtre de ce ligotage érotique était un art martial ancestral servant à enchaîner les prisonniers avec des nœuds savants.


Pour Araki, "La photo prend sa source dans le kinbaku, dans l'acte de ficeler des choses et des événements".. A ses yeux, il n'est nullement question de sado-masochisme car les cordes doivent être comme des caresses sur le corps de la femme...
Bien sûr, la rétrospective que lui consacre le musée Guimet n'est pas du tout une exposition familiale, mais la sensualité voire l'érotisme qui se dégagent de ces images n'enlèvent rien au talent de ce grand nom de la photographie contemporaine japonaise.

Un journal intime de l'artiste

A propos de son travail, Araki affirme : "Prendre des photos est aussi naturel pour moi que la respiration". Son oeuvre, colossale, lui a inspiré plus de 500 ouvrages ! Cette boulimie d'images pourrait sembler banale à l'heure du numérique, si l'artiste n'était pas un irréductible partisan de la photographie argentique !
L'exposition présentée au Musée Guimet revient sur un demi-siècle de création photographique à travers une sélection de 400 clichés.
Depuis 50 ans, Araki immortalise toute sa vie dans ses photos : sa femme, son chat, la ville de Tokyo et les grands moments de son existence comme son voyage de noce en 1971 ou Voyage en hiver en 1990, année du décès de son épouse.
L'artiste pour qui "photographier est avant tout une façon d'exister" utilise la photo comme un véritable journal intime. Il y exprime aussi son amour passionné pour sa femme Yoko, sa muse, dont il a célébré la vie autant que la mort.
Du point de vue plastique, l'oeuvre d'Araki témoigne d'une expérimentation incessante. Sur certaines photos, l'artiste a gratté, calligraphié ou peint dans un geste audacieux qui "défigure" l'image.
Il explique d'ailleurs sa démarche en ces termes : "Souvent, j'essaie de prendre une photographie parfaite, mais j'y ajoute aussi, à dessein, une sorte d'imperfection. Uniquement pour éviter de prendre une photographie parfaite. On le sait, il n'y a rien de pire que la perfection."
Tour à tour intimes, provocantes ou sensuelles, les images de cet artiste ne laisseront personne indifférent !

Infos pratiques

L'exposition Araki se tient au Musée Guimet jusqu'au 5 septembre 2016.
Adresse
Musée Guimet
6, Place d'Iéna
75016 PARIS
Métro : Iéna ou Boissière
Horaires
Tous les jours sauf le mardi : de 10h à 18h
Tarifs
• Tarif plein : 9,50 €
• Tarif réduit : 7 €
• Gratuit pour les moins de 18 ans et pour tous le premier dimanche du mois

Date de création : 2016-04-15
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