Un adolescent passionné de nature
Amoureux de la nature depuis son plus jeune âge, Emelin Dupieux, aujourd’hui âgé de 15 ans, s'est mis à la photographie depuis seulement trois ans.
Il explique : "La photo, je m'y suis mis il y a trois ans seulement, justement pour prolonger ce plaisir que j'avais à observer la faune qui vit autour de chez moi."
Aujourd’hui, ce jeune lycéen consacre bon nombre de ses week-ends à la photographie naturaliste, allant parfois jusqu'à bivouaquer avec son père pour capturer de belles images.
Et cette nouvelle passion lui réussit bien puisqu'il vient d'être primé dans le cadre du Wildlife photographer of the year, l'un des plus prestigieux concours de photographie animalière !
Une prestigieuse récompense
L'une des photos de ce jeune ardéchois de 15 ans a retenu l'attention du jury parmi les 50.000 clichés du monde entier qui ont concouru au Wildlife photographer of the year !
Ce concours, organisé depuis près de 60 ans par le musée d'histoire naturelle de Londres, est l'un des plus connus dans le domaine de la photographie naturaliste.
Cette année, 50.000 clichés pris par des photographes de 100 nationalités différentes, amateurs et professionnels, ont été départagés par un jury international.
La photo d'Emelin s'est classée dans les 3 finalistes parmi 1200 photographies reçues dans la catégorie 11-14 ans. En 5 ans, aucun Français n'était arrivé en finale dans cette catégorie.
Le cliché d'un papillon rare
Pour ce concours, Emelin Dupieux a présenté l'un de ses clichés pris à l'été 2020 : la photo d'un papillon Apollon posé sur une marguerite.
Cette image, le jeune photographe l'a saisie à la tombée de la nuit dans une prairie des montagnes du Jura.
Emelin, alors âgé de 14 ans, a dû se montrer patient et rapide pour capturer cette scène, car le papillon aux ailes déployées les a refermées quelques minutes plus tard, passant définitivement en mode nuit...
À propos de cette journée, le jeune photographe raconte :
"J'étais en vacances avec mes parents et nous avions passé la journée à nous balader en montagne, à l'affût de ce que nous pourrions photographier. Jusqu'à découvrir cette prairie que semblaient visiblement apprécier une dizaine d'Apollons."
Une photo techniquement parfaite
Pour prendre le cliché qui a été primé, Emelin est revenu dans cette prairie à la tombée de la nuit et a fait plusieurs prises de vue, en ajustant progressivement les réglages et la mise au point jusqu'à obtenir un cliché parfait.
Ce n'est pas un hasard si cette photo a été récompensée car elle est techniquement irréprochable.
Photographier un papillon blanc sur une fleur de la même couleur permet de sous-exposer la photo et de garder le papillon correctement exposé tout en ayant autour un arrière-plan très sombre.
Sur le cliché d'Emelin, le contraste saisissant entre le fond noir et le papillon blanc fait aussi ressortir quelques touches de couleur : les cœurs jaunes des marguerites et les taches rouges de l'Apollon.
Mais cette photo n’est pas seulement esthétique. Elle raconte aussi une histoire, celle d’un papillon rare en voie de disparition.
En effet, il est de plus en plus rare de croiser un Apollon en France. Pour survivre, ce papillon a besoin d'un manteau neigeux suffisant et, en moyenne montagne, ces conditions se font plus rares à cause du réchauffement climatique.
À travers ses photos, Emelin veut faire passer un message. "Il n’y a pas que les gros mammifères qui sont menacés. Ça va jusqu’au plus petit animal comme cet Apollon qui est menacé et qui risque de disparaître à cause du réchauffement de la planète. On n’a pas deux planètes et je pense vraiment qu’il faut protéger celle-là, prêter attention à ce qui nous entoure".
Comme à son habitude, le jury du prix Wildlife photographer of the year a récompensé des photographies qui permettent de prendre conscience de l'impact des activités humaines sur la nature.
Des débuts prometteurs
Emelin Dupieux est déjà assuré d'avoir sa photographie parmi les 100 clichés retenus pour figurer dans le portfolio 2021, lui qui garde précieusement les portfolios des années précédentes sur sa table de chevet.
La première qualité d'un photographe animalier est d'être un passionné de la nature et Emelin l'est incontestablement. Avoir un père chargé de mission au parc naturel régional des Monts d'Ardèche a sans doute contribué à sa passion précoce pour la faune.
Une fois son bac en poche, Emelin pense s'orienter vers un BTS Gestion et Protection de la nature et rêve de pouvoir vivre de la photographie animalière et voyager.
Deux régions du monde le fascinent particulièrement : l'Antarctique et l'Arctique. Il aimerait un jour marcher dans les pas du photographe français Vincent munier qui est le premier à avoir photographié le loup arctique.
