Martin Parr : une courte biographie du photographe

Photographe britannique membre de l'agence Magnum Photos, Martin Parr est l'un des regards les plus espiègles de la photographie actuelle. Avec son style coloré et décalé, plein de dérision et d'ironie, cet artiste n'a pas son pareil pour mettre en évidence l'absurdité de nos sociétés de consommation.


Une vocation précoce

Martin Parr est né en Angleterre en 1952. Il est originaire d'Epsom, une petite ville de banlieue située au sud de Londres dans le Surrey.
Dès l'âge de 13 ans, il se passionne pour la photographie, encouragé par son grand-père qui est lui-même photographe amateur.
Il s'intéresse au travail de Bill Brandt et à l'œuvre de Henri Cartier-Bresson qui exposent alors à Londres.
De 1970 à 1973, il étudie la photographie à l'École polytechnique de Manchester.

Ses débuts

Très vite, Martin parr se tourne vers la chronique sociale : il photographie le mode de vie des Anglais, et en particulier celui de la classe ouvrière. Ses images témoignent du déclin social et moral de la classe ouvrière sous Margaret Thatcher.
Pour gagner sa vie, il occupe divers postes d'enseignant tout en travaillant comme photographe indépendant.
En 1980, Martin parr et sa femme Susie s'installent en Irlande et, en 1982, il publie son premier ouvrage intitulé Bad Weather. Il y traite de l'ennui, avec des photos sur presque rien.
En 1982, il rentre en Angleterre et s'installe près de Liverpool. Il opère alors un tournant majeur dans son oeuvre, celui du passage à la couleur.
Il abandonne définitivement le noir et blanc et ne photographie plus depuis qu'en couleur et sous forme de séries.

La reconnaissance internationale

Grâce à son approche indirecte du documentaire social et à son imagerie innovante, Martin parr acquiert une renommée internationale dans les années 1990.
En 1994, il devient membre à part entière de l'agence Magnum Photos.
Malgré les multiples controverses suscitées par son style photographique provocateur, il est aujourd'hui reconnu comme un des plus grands photographes actuels.
La banalité, l'ennui et l'absurdité de la vie moderne sont au centre de ses séries telles que "Bored Couples" et "Common Sense".

Une photo publiée par @tycowyd le



Ce fin observateur de nos petits travers enseigne la photographie à l'Université de Wales Newport depuis 2004. En 2004, il a aussi été commissaire des Rencontres internationales de la photographie d'Arles (où son travail a ensuite été exposé en 2009).
Sous leurs dehors ordinaires, ses images peuvent se lire comme une étude de la société occidentale et des effets de la mondialisation. Il y tourne en dérision avec beaucoup de justesse le consumérisme ambiant et le tourisme de masse.


Il est l'auteur de plus d'une trentaine de livres, d'innombrables expositions et a reçu de nombreux prix, dont le prix Erich Salomon en 2006, le prix PhotoEspaña Baume & Mercier en 2008 et la médaille du centenaire de la Royal Photographic Society la même année.
Parmi ses récentes expositions, on retiendra :
2009 : Planète Parr au Jeu de Paume à Paris
2009 : Rencontres d'Arles
2012 : Life is a Beach, à la bibliothèque municipale de Lyon
2014 : Paris, à la Maison Européenne de la Photographie à Paris
2015 : Life is a Beach. Un Anglais à Nice au Théâtre de la Photographie et de l'Image à Nice
2016 : Unseen City, à la Guildhall Art Gallery à Londres.

Un style à part

Martin Parr pratique la photographie documentaire, mais en propose une approche nouvelle empreinte de dérision et d'ironie.
Ses sujets de prédilection Les dérives de notre société de consommation, les plages bondées et les effets du tourisme de masse, les scènes absurdes et les portraits grotesques.
Le photographe, qui ne manque pas d'autodérision, affirme d'ailleurs :
"Les photographes de Magnum partent en croisade photographier la famine et la faim […], en ce qui me concerne je vais au supermarché du coin, c'est ma ligne de front".
Pour créer des images surprenantes et grotesques, il utilise souvent le gros plan sur des détails ou des visages.



A propos de son travail, il affirme : "La photographie peut ainsi jouer son rôle de critique sociale et bien sûr politique. Il s'agit d'ouvrir les yeux sur ce qu'il se passe. Pas en balançant le tout à la gorge du public, en le divertissant. Il y a une portée humaniste dans mon travail, mais j’essaie de la déguiser pour rendre tout cela plus facile."
Loin de toute idéalisation, le photographe cherche ce qu'il y a d'humain et de vrai dans une scène, mais si cela donne une image de mauvais goût. Il n'hésite pas à recourir à des couleurs criardes et du kitsh et utilise systématiquement le flash direct même en plein jour pour obtenir des couleurs exacerbées.

Une photo publiée par Martin parr (@martinparrstudio) le



Connu pour son sens aigu de la dérision, Martin parr l'applique aussi à lui-même quand il réalise son autoportrait.
Les éditions Xavier Barral ont publié fin 2015 Martin Parr, autoportrait, réédition d'un ouvrage sorti en Angleterre en 2000.
On peut y voir des portraits tous plus kitsch les uns que les autres, où le photographe britannique se met en scène avec autodérision aux quatre coins du monde pour parodier nos chères Photos de vacances (voir la photo en haut de page).

Date de création : 2016-11-08
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