Peter Turnley expose les visages humains du coronavirus à Perpignan

Temple du photojournalisme, le festival Visa pour l'image à Perpignan est le témoin des événements qui ont marqué l’année. Pour sa 32e édition, le festival ne pouvait faire l’impasse sur la pandémie de Covid-19. Parmi les expositions choc de l’édition 2020, celle du photographe franco-américain Peter Turnley émeut particulièrement par ses portraits d’hommes et de femmes confrontés à cette crise sanitaire inédite.


Des portraits frappants

En cette année 2020 si particulière, le Festival international du photojournalisme Visa pour l'image ne pouvait passer sous silence l’épidémie qui continue de frapper l’ensemble de la planète.
Pour sa 32ème édition, le festival revient donc en images sur la pandémie de Covid-19 et ses conséquences dans différentes villes du monde.
Parmi les artistes invités, le photographe franco-américain Peter Turnley suscite l’émotion en exposant des portraits saisis à New-York en plein pic de l’épidémie.
Le 19 mars dernier, alors qu’il rentre d'un reportage à Cuba, le photographe se voit dans l'impossibilité de revenir à Paris, où il vit depuis 1978. Il se retrouve confiné dans son petit appartement de New-York, l’une des villes les plus touchées par le coronavirus.
Il profite alors de son confinement forcé à "Big Apple" pour photographier les gens qu’il croise et témoigner de la situation comme il sait si bien le faire.
Quand on l’interroge sur cette exposition, il évoque en particulier le portrait d’Erika, une infirmière de Caroline du Nord arrivée en renfort à New-York qu’il a photographiée la main sur la poitrine, en train d’écouter avec une grande émotion un homme chanter America the beautiful.


Copyright : Peter Turnley
Le photographe raconte :
"Dans ce moment d'émotion que je voyais à travers ses yeux, j'ai vu en fait l'émotion de la planète pendant ce moment de Covid-19 qui est une histoire qui touche chaque être de la Terre en ce moment. Les mots ne suffisent pas et c'est ça la puissance de l'image. On laisse ce qu'on voit pour raconter ce qu'on ressent."

Sa première guerre mondiale

En tant que photoreporter, Peter Turnley a couvert des conflits aux quatre coins de planète pour le journal Newsweek pendant vingt ans.
Et pourtant, ses trois mois de confinement forcé à New-York ont suscité chez le photographe un ressenti inédit. De cette expérience, il dit en effet qu’elle constitue sa première guerre mondiale personnelle, puisqu’il s’agit d’"un conflit sanitaire face à un ennemi invisible, qui concerne toutes les populations".
Avec pour seul équipement un petit appareil photo, il a arpenté les rues new-yorkaises pour capter les visages masqués des habitants. Il a ainsi saisi des moments de solitude, d'inquiétude, de souffrance, mais aussi des images d'amour et de partage.


Copyright : Peter Turnley
Dans cette grande ville américaine durement touchée par le Covid-19, il a voulu témoigner de la crise sanitaire mais aussi de la solidarité des New-yorkais :
"J'ai voulu montrer le courage, la dignité, l'humanité des habitants de New York et surtout des travailleurs essentiels. Ces travailleurs qui ne demandent rien en contrepartie, qui font ce qu'ils doivent faire par sens du devoir et par compassion. Ils nous montrent la voie et nous donnent de l'espoir.", explique-t-il.
Depuis l'ouverture du festival Visa pour l'image à Perpignan, fin août, les visiteurs masqués découvrent avec émotion ces images en noir et blanc des heures sombres du confinement. Et pour le photographe, "que les gens soient ainsi touchés, il n'y a rien de plus gratifiant".

Un photographe attaché à la France

Peter Turnley s’est découvert une passion pour la photographie alors qu'il avait tout juste 16 ans. C'est aussi à cette époque qu'il découvre les clichés de Henri Cartier-Bresson et tombe amoureux de Paris et de l'art de vivre à la française.
Au début des années 1980, il a la chance de rencontrer Robert Doisneau et de travailler comme assistant pour cet autre maître français de la photographie. C'est d’ailleurs Robert Doisneau qui le fait entrer dans une agence où il décroche ses premières commandes professionnelles de reportages photo.
En 2019, à 64 ans, Peter Turnley est finalement devenu citoyen français. Mais il n’avait pas attendu cette nationalité pour habiter en France et participer au festival Visa pour l'image ! Déjà en 1989, il y avait exposé des images fortes sur la place Tian'anmen en Chine.
En 2020, il nous présente son "journal du Covid-19", commencé à New York en mars et prolongé à Paris.

Infos pratiques

L'exposition "Le visage humain du Covid-19 à New-York" est à découvrir jusqu'au 27 septembre 2020 au Couvent des Minimes à Perpignan.
Adresse
Couvent des Minimes
24, rue François Rabelais
66000 Perpignan
Horaires
Ouvert tous les jours de 10h30 à 18h30
Tarif
Entrée libre.

Date de création : 2020-09-16
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