Photo : 5 choses à savoir sur le photographe Abbas

Le photoreporter franco-iranien Attar Abbas, disparu en 2018, est connu pour avoir couvert des conflits à travers la planète et pour avoir photographié les religions du monde entier. Voici 5 choses à savoir sur ce photographe emblématique de l'agence Magnum qui disait "écrire avec la lumière".


1- Il a capté le monde en noir et blanc

Attar Abbas, né en Iran en 1944, avait trouvé très tôt sa vocation puisqu'il désirait devenir photographe depuis l'âge de 12 ans. Dans sa biographie, il disait d'ailleurs "être né photographe". Il confiait aussi que la guerre d'Algérie, à laquelle il avait assisté enfant, l'avait décidé à devenir journaliste.
C'est en 1968 que cet Iranien émigré en Algérie puis en France commence sa carrière de photojournaliste, durant les Jeux olympiques au Mexique. Dès lors, il ne cesse de promener son objectif sur tous les continents, pour couvrir des conflits ou réaliser des reportages sur les religions, un sujet qui le fascine.
À sa mort en 2018, celui qui est considéré comme l'un des plus grands photographes du XXe siècle nous a laissé des centaines de clichés en noir et blanc. C'est en effet en monochromie que ce perfectionniste de la lumière a dépeint les contradictions de notre monde, avec un œil et un esprit grand ouverts.

2- Il était bien plus qu'un photoreporter

Du photographe Abbas, qui voulait qu'on l'appelle par son prénom, la postérité a surtout retenu des clichés frappants de la révolution iranienne.
Pendant deux ans, il couvre cette révolution dans son intégralité, d'abord enthousiaste puis déçu par la tournure des événements. En 1980, il publie le livre Iran, la révolution confisquée, un ouvrage qui lui vaudra de ne pouvoir retourner dans son pays natal pendant un certain temps.
Même s'il a publié ses images dans des magazines internationaux pour couvrir des conflits politiques et sociaux au Biafra, au Bangladesh, au Moyen-Orient, au Chili ou encore pendant l'apartheid en Afrique du Sud, ce photographe emblématique de l'agence Magnum était bien plus qu'un simple photoreporter.
La rigueur journalistique de ses clichés n'empêche pas une profonde humanité et une recherche visuelle dans la géométrie des lignes, le contraste et la lumière. Par l'esthétique et la facture classique de ses images, toujours en noir et blanc, il s'inscrit dans la lignée de Robert Capa (autre grand nom de l'agence Magnum et du photoreportage de guerre).

3- Il a photographié les religions du monde entier

Abbas est aussi connu pour son travail sur les différentes religions. Lui qui était athée a été l'un des premiers photographes à assister à la renaissance de l'islam à travers le monde. De 1987 à 1994 il parcourt plus de 29 pays et quatre continents et en rapporte un livre sur "l'islam militant".
Suite à ce premier reportage, il poursuit son exploration des croyances dans le monde, en passant diverses religions au crible de son objectif et de son regard sceptique, du christianisme à l'hindouisme, en passant par l'animisme, le bouddhisme et le judaïsme.

4- Il nous a laissé un documentaire en héritage

Si vous voulez en savoir plus sur ce grand nom de la photographie, qui a couvert les plus grands conflits des années 1970 à nos jours et qui a travaillé sur les grandes religions du monde pendant plus de 30 ans, sachez qu'un documentaire lui a été consacré peu de temps avant sa disparition.
Dans ce film du réalisateur Kamy Pakdel, intitulé Abbas by Abbas, le photoreporter se confie au seuil de sa vie. Ce film a été tourné alors que le photographe était déjà malade et il a pu donner le clap de fin même s'il n'était plus là au moment du montage.
Ce documentaire est structuré autour de 10 thèmes : la surprise, la violence, le fanatisme, l'humiliation, les douleurs, le chaos, la dérision, la spiritualité, la beauté et la tristesse. Pour chaque thème, le photographe a proposé 10 photos qui constituent sa vision de la thématique. Il a ainsi sélectionné pour la postérité un total de 100 clichés.

5- Reporters Sans Frontières lui rend hommage dans son dernier album

En 2023, l'association Reporters sans Frontières rend hommage à ce grand photographe iranien dans son nouvel album pour la liberté de la presse. C’est la première fois que les images en noir et blanc d'Abbas sont rassemblées dans un album unique.
Cet album vendu au prix de 12,50 € est l'occasion de redécouvrir l'univers de ce photographe humaniste tout en soutenant les actions de l’association en faveur de la liberté d’expression.

Date de création : 2023-03-02
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