Santé : le pharmacien correspondant en 5 questions

Depuis fin mai 2021, vous avez la possibilité de désigner un pharmacien correspondant. Pour certaines maladies chroniques, ce pharmacien pourra renouveler votre ordonnance et adapter la posologie de vos traitements sans que vous ayez à consulter votre médecin. Nous vous proposons de découvrir le rôle de ce professionnel de santé dans votre parcours de soins en 5 questions.


1- De quoi s'agit-il exactement ?

C’est une nouveauté dans le parcours de soins : depuis la parution d'un décret le 30 mai 2021, les patients ont la possibilité de désigner un pharmacien correspondant.
Une fois choisi par le patient, ce pharmacien pourra renouveler un traitement et, si besoin, en ajuster la posologie, toujours en accord avec le médecin prescripteur.
Cette mesure devrait notamment permettre de garantir la continuité des soins pour les patients qui ont des maladies chroniques et des traitements au long cours.

2- Pourquoi avoir créé ce nouveau statut ?

La crise sanitaire a accéléré la mise en place du statut de pharmacien correspondant. En effet, pendant l'épidémie de Covid-19, les pharmaciens ont parfois été autorisés à renouveler des ordonnances, par exemple lorsque le médecin était malade.
Or, cette solution ponctuelle s’est avérée efficace : elle a permis d'éviter des ruptures dans le parcours de soins, de fluidifier la prise en charge des patients et de décharger les médecins de certaines tâches.
Au final, cela a fait gagner beaucoup de temps aux médecins comme aux patients.

3- Ça change quoi pour les patients ?

Jusqu'à présent, quand il fallait modifier la posologie d'un traitement en urgence et que le médecin n'était pas joignable, soit le pharmacien le faisait de manière non-officielle (en informant le médecin), soit rien n'était fait et il y avait un risque de rupture ou de report du traitement.
Avec ce nouveau statut, les pharmaciens correspondants vont pouvoir faire cela dans un cadre sécurisé, car des protocoles auront été établis à l'avance avec le médecin traitant.
En effet, pour que le pharmacien correspondant intervienne, il faut que la prescription médicale comporte une mention autorisant le renouvellement de tout ou partie des traitements prescrits.
Le cas échéant, une mention du médecin autorise également l'ajustement de la posologie.
Concrètement, le patient est reçu à l'officine dans une salle assurant la confidentialité des échanges. S'il déclare des effets indésirables (comme de l'hypotension ou de l'hypercoagulabilité), le pharmacien et le patient pourront revoir ensemble les posologies car cela aura été prévu en amont avec le médecin traitant.
Le pharmacien devra alors indiquer sur l'ordonnance les actions entreprises. De plus, le dossier pharmaceutique et le Dossier médical partagé du patient devront également intégrer ces données.

4- Tous les patients sont-ils concernés ?

Pour l'instant, la désignation d'un pharmacien correspondant concerne uniquement les personnes souffrant de maladies chroniques et les personnes âgées.
Ce sont en effet deux catégories de patients pour qui le renouvellement de prescription est fréquent et qui présentent un besoin accru de surveiller les posologies.
Dans tous les cas, la durée totale de la prescription, renouvellement du pharmacien inclus, ne peut pas excéder 12 mois.

5- Comment désigner son pharmacien correspondant ?

Pour bénéficier d’un pharmacien correspondant, vous devez remplir avec le pharmacien de votre choix un formulaire Cerfa qui sera ensuite transmis à votre Caisse primaire d’assurance maladie.
Pour l’instant, cette démarche n’est possible qu’en version papier mais elle devrait bientôt pouvoir être effectuée en ligne, sur le site de l’Assurance maladie (lien ci-dessous).
Vous pouvez déclarer un pharmacien titulaire d'officine ou gérant d'une pharmacie mutualiste ou de secours minière.
Après accord du patient, le pharmacien titulaire peut également être suppléé dans cette fonction par un autre pharmacien de la même officine, notamment un pharmacien adjoint.
Contrairement au choix d’un médecin traitant, déclarer un "pharmacien correspondant" n'est pas obligatoire.
Mais ce nouveau dispositif a été plutôt bien accueilli par les patients. D’ailleurs, selon un sondage Ifop paru en avril 2020, 97% des Français déclarent avoir confiance en leur pharmacien, un chiffre qui a progressé de 5 points depuis 2018.

Date de création : 2021-06-22
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