Une vaste famille de virus
Les coronavirus constituent une grande famille de virus à l’origine de diverses maladies.
Les effets des coronavirus vont du simple rhume à des maladies plus graves tels que le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) et le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS).
Début janvier 2020, quand l'épidémie de Covid-19 a commencé à Wuhan, les symptômes de la maladie ressemblaient à ceux d'une infection respiratoire classique : toux, fièvre et difficultés à respirer. Le 5 janvier, l’OMS rapportait d’ailleurs "des cas de pneumonies d'origine inconnue".
Avec la diffusion de la pandémie et la multiplication des cas, de nouveaux symptômes ont été rapportés : perte du goût et de l’odorat, douleurs musculaires, maux de tête, fatigue, conjonctivite, diarrhée, lésions cutanées sur les orteils...
En règle générale, les symptômes semblent être plus sévères chez les personnes âgées et chez les hommes que chez les femmes.
Des symptômes très variables
Après plusieurs mois d’épidémie, les médecins savent désormais que les symptômes du Covid-19 sont extrêmement variables d'un individu à l'autre, sans que l'on puisse toujours expliquer pourquoi...
En effet, les symptômes d’une même maladie dépendent de nombreux facteurs tels que :
=> l’état de santé général du patient
=> son âge
=> son accès aux soins
=> la dose d'exposition au virus (plus on est exposé à une forte charge virale, plus on risque de développer une forme sévère de la maladie)
=> la porte d'entrée du virus (nez, bouche, œil...).
On sait aussi désormais que les enfants développent des formes particulières du Covid-19, avec des symptômes gastro-intestinaux plus fréquents (diarrhées, vomissements...).
Six formes de Covid-19 identifiées
Le 9 janvier 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) annonçait la découverte d’un nouveau coronavirus : différent des virus SARS-CoV et MERS-CoV, il fut donc baptisé SARS-CoV-2.
Quelques mois plus tard, des chercheurs du King's College de Londres suggèrent qu'il existerait plusieurs souches de ce virus à l’origine de différentes formes de la maladie Covid-19.
Ces chercheurs anglais ont analysé les données d'une application appelée "COVID Symptom Study", éditée par la société Zoe en partenariat avec le King's College de Londres et disponible au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Suède.
L'application enregistre tous les symptômes rapportés par les utilisateurs. L’étude du King's College de Londres se fonde donc sur les données recueillies auprès de plus de 1.600 patients atteints du coronavirus au Royaume-Uni et aux Etats-Unis entre mars et avril 2020.
Les chercheurs ont ainsi pu établir une classification de six groupes "de symptômes particuliers", correspondant à six types distincts de Covid-19.
Ils ont ensuite classé ces 6 formes de Covid-19 en fonction de leur gravité :
1- Type pseudo-grippal sans fièvre : maux de tête, perte d'odorat, toux, maux de gorge et douleurs, mais pas de fièvre.
2- Type pseudo-grippal avec fièvre : semblable au groupe 1, plus une perte d'appétit et de la fièvre.
3- Type gastro-intestinal : diarrhée, Perte d'odorat et d'appétit, maux de tête, maux de gorge, douleurs thoraciques. En général, pas de toux.
4- Type fatigue : fatigue, maux de tête, perte d'odorat, toux, douleurs thoraciques et fièvre. Ce groupe est considéré comme plus grave que les trois précédents, car 8,6% des patients ont besoin d'une assistance respiratoire.
5- Type confusion : les personnes ressentent une confusion en plus des symptômes du quatrième groupe. Environ 10% d'entre elles auront besoin d'une assistance respiratoire.
6- Type abdominal et respiratoire : cette forme est considérée comme la plus grave, car près de la moitié des patients devront être hospitalisés et environ un cinquième auront besoin d'une assistance respiratoire. Les symptômes comprennent maux de tête, fièvre, Perte d'odorat et d'appétit, toux, mal de gorge, douleurs thoraciques, ainsi que l'essoufflement, la diarrhée et les douleurs abdominales, les douleurs musculaires, la confusion et la fatigue.
Un moyen de prédire la gravité de la maladie
L'équipe du King's College de Londres a également constaté que les patients les plus susceptibles d'appartenir aux trois derniers groupes (c’est-à-dire de développer les formes les plus graves de la maladie) sont les individus les plus âgés, en surpoids et souffrant de maladies sous-jacentes comme le diabète ou une maladie pulmonaire.
Mais surtout, ces scientifiques ont réussi à développer un modèle mathématique permettant de prédire, en fonction du groupe auquel appartient un patient, son risque d'hospitalisation en tenant également compte de son âge, son sexe, son indice se masse corporelle et son état de santé préexistant.
Ainsi, les patients touchés par les formes 5 et 6 sont plus à risque d'être hospitalisés. Ceux des groupes 3 et 4 doivent également faire l'objet d'une attention particulière.
À l’avenir, cette classification pourrait non seulement faciliter la prise en charge des patients atteints de Covid-19, mais aussi permettre d'anticiper les besoins d'une hospitalisation et d'une assistance respiratoire en fonction des premiers symptômes ressentis.
Une des auteurs de l'étude, le Dr Claire Steves, a expliqué que si l'on peut identifier les personnes les vulnérables le plus tôt possible, "on a le temps de leur apporter des soins précoces'' afin de réduire le risque d'hospitalisation.
Pour en savoir plus sur l’étude à l’origine de cette avancée, vous pouvez consulter le site web du King's College de Londres (lien ci-dessous, en anglais).
