Les enfants sont-ils moins touchés par le virus ?
Contrairement à ce que l'on imagine parfois, le rebond actuel des contaminations en France n'épargne pas les mineurs et les enfants de moins de 12 ans.
Depuis la rentrée des vacances de la Toussaint, le virus du Covid et son variant delta (qui est plus contagieux) se propagent dans les tranches les plus jeunes de la population.
Même si les enfants sont très rarement atteints par les formes graves de la maladie, ils continuent d'attraper et de propager le virus, ce qui entraîne des fermetures de classes.
Cette semaine, plus de 4000 classes ont dû être fermées en raison du Covid-19, un chiffre record depuis le mois de septembre.
Qu'en pense l'Académie de médecine ?
La question de la vaccination des enfants de 5 à 11 ans contre le Covid-19 est un sujet sensible.
Cela explique pourquoi le gouvernement ne veut pas prendre de décision hâtive sur ce point. Néanmoins, l'Académie nationale de médecine a déjà rendu un avis favorable.
Dans un avis consultatif publié mercredi dernier, cette institution a estimé que certains enfants devraient bénéficier du vaccin anti-Covid.
La vaccination devrait pour l'instant être réservée aux enfants présentant des risques de forme du virus et à ceux qui vivent dans l'entourage d'adultes vulnérables, comme des adultes immunodéprimés ou des personnes atteintes de maladies chroniques.
De plus, l'Académie nationale de médecine estime que la vaccination des plus jeunes permettrait de limiter la circulation du virus dans l'entourage des enfants et dans les écoles primaires.
Ce choix, que le gouvernement français n'a pas encore fait, contribuerait à éviter l'émergence de nouveaux foyers épidémiques et l'émergence de nouveaux variants du virus.
L'Académie de médecine a toutefois soulevé un problème d'ordre éthique en précisant que la vaccination des enfants (qui ont peu de risque de développer des formes graves de la maladie) ne doit pas servir à compenser le refus de vaccination de certains adultes.
Quel vaccin peut-on utiliser chez les enfants ?
Les derniers essais cliniques sur la vaccination des enfants ont été concluants et le vaccin Pfizer contre le Covid-19 est le premier à avoir reçu l'aval des autorités américaines pour vacciner les plus jeunes.
À la mi-octobre 2021, le comité d'examen de la Food and Drug Administration (FDA) a jugé que les vaccins Pfizer présentent plus d'avantages que de risques pour les 5-11 ans.
Ce vaccin a démontré une efficacité de 90,7 % pour prévenir les formes symptomatiques de la maladie dans cette tranche d'âge.
Le vaccin concurrent Moderna en est à la phase 3 de son essai clinique, mais les premiers résultats sont prometteurs et une demande d'autorisation a été formulée.
Quels pays vaccinent déjà les enfants ?
En septembre 2021, Cuba est devenu le premier pays du monde à pratiquer la vaccination pour les mineurs de 2 à 18 ans.
À Cuba, les enfants reçoivent l'un des deux sérums développés par le pays, mais qui n'ont pas reçu l'autorisation de l'OMS pour une commercialisation à l'étranger.
Aux États-Unis, la vaccination des enfants a commencé le 8 novembre. Sur les 28 millions d'enfants concernés, plus de 10 % ont déjà reçu une première dose de Pfizer, soit 2,6 millions d'enfants.
En Israël, la vaccination des plus jeunes a commencé à la mi-novembre et le Canada vient lui aussi d'autoriser le vaccin de Pfizer pour les enfants, avec une dose trois fois inférieure à la dose standard.
Enfin, d'autres pays comme la Chine, les Émirats arabes unis, la Colombie et le Cambodge ont commencé à vacciner les enfants de moins de 12 ans avec des vaccins chinois.
Qu'en est-il de la France ?
En France, l'exécutif joue la carte de la prudence sur cette question sensible.
Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a affirmé qu'une décision serait prise dès lors que le gouvernement disposera des recommandations scientifiques.
"Sur la vaccination des enfants, il y a l'agence sanitaire européenne qui étudie ce sujet et, ensuite, il faut que les autorités françaises, notamment la Haute Autorité de Santé, s'en saisissent et remettent elles-mêmes un avis.", a-t-il expliqué.
C'est pourquoi la décision ne devrait pas être prise avant "le début de l'année 2022", a-t-il déclaré.