Santé : comprendre le syndrome des ovaires polykystiques ou SOPK en 6 questions

Maladie méconnue, le syndrome des ovaires polykystiques ou SOPK concerne 5 à 10 % des femmes en âge d'avoir des enfants. Or, cette maladie pas si rare peut être une cause d'infertilité. Nous vous proposons de mieux comprendre le SOPK en 6 questions.


1- Quelle est cette maladie ?

Le syndrome des ovaires polykystiques aussi appelé SOPK, Polykystose ovarienne ou syndrome de Stein-Leventhal est une maladie assez courante mais encore trop méconnue.
Chez la plupart des femmes qui en sont atteintes, ce problème reste non diagnostiqué et non pris en charge, d'où l'intérêt d'apprendre à reconnaître ses symptômes.

2- À quoi est-elle due ?

Le syndrome des ovaires polykystiques est la conséquence d'un déséquilibre hormonal, c'est-à-dire d'une production excessive d'hormones mâles chez les femmes.
On parle aussi d'hyperandrogénie ou d'excès de testostérone.
Ce déséquilibre hormonal se traduit par différents symptômes qui apparaissent généralement au moment de l'adolescence :
• de l'acné
• des cycles menstruels irréguliers, avec des menstruations espacées ou totalement absentes
• une pilosité masculine ou hirsutisme, comme de la moustache et des poils sur le menton et sur la poitrine
• du surpoids ou de l'obésité
• des troubles de l'ovulation.
L'intensité de ces symptômes est très variable d'une femme à l'autre.
On sait également aujourd'hui que cette maladie a une composante héréditaire. Ainsi, une femme qui souffre de SOPK a 50 % de risque de transmettre cette maladie à ses filles et que ses sœurs souffrent du même syndrome.
Pour autant, la Polykystose ovarienne n'est pas considérée comme une maladie génétique.

3- Qui faut-il consulter ?

Une jeune fille qui souffre d'une Acné sévère ou d'une hyperpilosité aura tendance à consulter un dermatologue.
Pourtant, c'est le gynécologue qui pose en général le diagnostic du syndrome des ovaires polykystiques.
Ce dernier peut également orienter la patiente vers un endocrinologue.

4- Cette maladie est-elle difficile à diagnostiquer ?

Si votre gynécologue suspecte un syndrome des ovaires polykystiques, il peut réaliser une échographie pelvienne.
Cet examen permet en effet de révéler des ovaires plus volumineux que la normale.
De plus, votre médecin vous prescrira généralement un bilan sanguin pour confirmer le diagnostic de SOPK.
L'objectif de cette prise de sang est de doser l'hormone lutéinisante (LH), l'hormone folliculostimulante (FSH) ainsi que les hormones de l'hypophyse (qui contrôlent le fonctionnement des ovaires) et la testostérone.
Des taux de testostérone et de LH élevés, associés à un taux bas de FSH suffisent à confirmer le diagnostic de polykystose ovarienne dans 95 % des cas.

5- Quelles sont les conséquences de cette maladie ?

Le syndrome des ovaires polykystiques est une maladie qui nécessite une surveillance médicale régulière tout au long de la vie.
Ce dérèglement hormonal peut en effet entraîner d'autres problèmes de santé tels qu’un diabète de type 2, un taux élevé de cholestérol ou une Obésité (qui sont eux-mêmes des facteurs de risques de maladies cardio-vasculaires).
Chez les femmes en âge d'avoir des enfants, des cycles très irréguliers et des ovulations espacées ou absentes entraînent des problèmes de fertilité.
Le SOPK est d'ailleurs considéré comme la première cause d'infertilité dans le monde. Heureusement, il existe des solutions pour stimuler l'ovulation grâce à un médicament appelé citrate de clomifène.
Enfin, à cause de l'absence de sécrétion de progestérone, ce dérèglement hormonal entraîne un risque accru de cancer de l'endomètre, cette muqueuse qui tapisse la paroi de l'utérus.

6- Existe-t-il des traitements efficaces ?

On ne sait pas guérir le syndrome des ovaires polykystiques mais l'on peut en limiter les symptômes.
Si vous ne présentez pas de contre-indications et que vous n'avez pas le désir d'avoir des enfants, sachez qu'il est possible de prendre une pilule oestroprogestative.
Cette pilule va mettre les ovaires au repos et diminuer la production de testostérone. Elle va ainsi améliorer l'acné et l'hirsutisme, permettre des cycles plus réguliers et rétablir un certain équilibre hormonal.
La prise en charge de chaque patiente est personnalisée en fonction de son trouble et de l'intensité de ses symptômes.
Il existe par exemple un médicament spécifique pour les personnes souffrant d'hirsutisme sévère, notamment sur le visage.
En revanche, si vos symptômes sont minimes, il vous suffira de réaliser un bilan sanguin afin de contrôler votre taux de cholestérol ainsi que vos triglycérides et votre glycémie.
Si vous n'êtes pas en surpoids, la prise de médicaments n'est pas forcément justifiée. Les conseils nutritionnels et l'activité physique régulière (qui sont recommandés à tous) suffiront à prévenir une éventuelle prise de poids.

Date de création : 2021-11-18
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