Variole du singe : doit-on s'inquiéter ?

Au début du mois de juin 2022, 780 cas de variole du singe ont été recensés dans 27 pays non endémiques, c'est-à-dire des pays où ce virus ne circule pas normalement. L'Organisation mondiale de la santé estime cependant que le risque pour la santé humaine au niveau mondial est modéré. Le point sur la maladie, ses symptômes, son mode de transmission et sa dangerosité.


Une situation inédite

Si vous entendez beaucoup parler de la variole du singe ou monkeypox en ce moment, c’est parce que les médecins sont face à une situation inédite. C'est la première fois que ce virus apparaît dans des pays non endémiques, en Europe et en Amérique du Nord.
Cette maladie est une zoonose, c'est-à-dire un virus transmis de l'animal à l'homme, dont les premiers cas ont été observés en 1958 sur des singes en Afrique centrale et occidentale.
Habituellement, cette forme de variole sévit en Afrique de l'Ouest et dans le bassin du Congo. Elle est endémique dans une dizaine de pays.
Mais, depuis le mois de mai 2022, plusieurs dizaines d'infections ont été signalées dans des pays où ce virus ne circule pas normalement.

Un virus moins contagieux que le Covid

Contrairement au coronavirus à l'origine du Covid-19, la variole du singe ne se transmet pas par voie aérienne.
Lorsque la maladie passe de l'animal à l'homme, c'est généralement par la consommation de la viande d'animaux infectés, comme le rat géant de Gambie.
La contamination d'humain à humain passe par un contact rapproché :
• contact direct ou indirect avec les lésions (avec un linge contaminé par exemple)
• contact avec des muqueuses infectées
• postillons
Selon les autorités sanitaires, les cas recensés en Europe seraient liés à une transmission par les muqueuses lors de relations sexuelles.

Une épidémie plus facile à contenir

Après la pandémie de Covid-19 que nous avons connue depuis 2020, il est normal de craindre que le scénario d'une épidémie mondiale se reproduise avec la variole du singe. Cependant, les autorités sanitaires se veulent rassurantes.
Même si elles reconnaissent que l’apparition du monkeypox hors des pays endémiques est une situation inédite, elles soulignent que ces deux virus ne sont pas comparables.
Le monkeypox est une maladie qui se transmet moins facilement que le Covid-19 et dont les symptômes sont moins graves.
Les cas graves sont rares et touchent les jeunes enfants dans les zones de la planète où l'accès aux soins est difficile.
Même si les symptômes peuvent sembler impressionnants car les malades ont des ganglions enflés et une éruption cutanée sur les mains, les pieds et le visage, la maladie guérit généralement d'elle-même.
Les symptômes qui doivent vous alerter sont de la fièvre, des maux de tête intenses, des ganglions enflés, de la fatigue et des douleurs musculaires.
L'éruption cutanée survient ensuite et se concentre en général sur le visage, les paumes de main, les plantes de pied ainsi que les muqueuses buccales, les organes génitaux et la cornée.
De plus, les personnes infectées ne sont contagieuses qu'à partir du moment où elles déclarent des symptômes. Cette épidémie est donc plus facile à contenir que celle de Covid-19.

Un vaccin efficace à 85 %

Autre information rassurante, le vaccin contre la variole classique fonctionne contre cette maladie. Les personnes de plus de 50 ans qui ont été vaccinées contre la variole au cours de leur vie sont protégées contre ce virus.
Il n'existe pas de vaccin spécifique contre la variole du singe, mais il est possible d'utiliser le vaccin contre la variole classique. Selon l'Institut Pasteur, ce vaccin est efficace à 85 % contre le monkeypox.
Il faut d’ailleurs souligner que, grâce à ce vaccin, la variole est la seule maladie virale à avoir été complètement éradiquée dans le monde dans les années 1970.
Les gouvernements européens, en Espagne et au Royaume-Uni notamment, ont déjà commandé des milliers de doses de vaccins contre la variole.
Que les phobiques des piqûres se rassurent ! Pour ralentir la progression de ce nouveau virus, les autorités sanitaires n'envisagent pas une vaccination massive comme celle contre le Covid-19.
Elles prévoient de vacciner de manière ciblée les cas contacts, c'est-à-dire les adultes ayant été en contact direct avec une personne infectée et les professionnels de santé qui ont été exposés au virus.

Ni hospitalisation ni décès à déplorer

Parmi les cas recensés en Occident, aucun malade n'a dû être hospitalisé et aucun décès n'est à déplorer.
Le plus souvent, la variole du singe guérit spontanément au bout de deux à quatre semaines.
En raison du faible nombre de cas et de la faible gravité de la maladie, aucune campagne de vaccination préventive n'est prévue en France. En revanche, il est possible d'utiliser le vaccin contre la variole chez les cas contacts afin d'empêcher la dissémination du virus.
Il faut s'attendre à ce que le nombre de cas augmente encore car la période d'incubation peut durer 3 semaines, mais les autorités sanitaires sont optimistes sur leur capacité à enrayer cette épidémie.

Date de création : 2022-06-06
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