Un mythe devenu réalité
Dans l’Antiquité, Pythagore et Platon parlent de la "musique des sphères", mais à l’époque des Grecs, cette expression n’est qu’une métaphore, une vision de l’univers où tout est nombre et harmonie.
Si les progrès scientifiques ont fait voler en éclat cette vision de l’univers, l’observation des étoiles a permis dans les années 1960 et 1970 de découvrir qu’elles produisent effectivement une sorte de musique !
L’astrophysique moderne a confirmé que notre soleil et les étoiles semblables émettent des vibrations sonores à la manière d'énormes caisses de résonance. C’est pourquoi on parle parfois de musique stellaire voire de chant des étoiles...
Une découverte révolutionnaire
L’étude des vibrations sonores propres aux étoiles n’est pas seulement un hobby d’astronomes mélomanes… C’est aussi une discipline scientifique tout ce qu’il y a de plus sérieux !
La branche de l'astronomie qui étudie les modes de vibration des étoiles est appelée astérosismologie. On parle aussi d’héliosismologie quand cette étude concerne plus particulièrement notre étoile, le Soleil...
Or, cette discipline relativement récente a révolutionné notre connaissance du Soleil et des étoiles en général.
Elle a notamment permis de déterminer que le Soleil résonne en "sol dièse" et que chacune des étoiles qui lui ressemblent possède sa propre signature musicale.
Une musique inaudible
Si le chant des étoiles a longtemps échappé aux scientifiques, c’est qu’il est impossible de l'entendre.
L’astérosismologie a vu le jour dans les années 1960, quand des astrophysiciens ont découvert que la surface de notre Soleil vibre.
Ils ont alors compris que notre étoile est agitée de mouvements de convections et que ces mouvements produisent des ondes acoustiques.
Ils ont commencé à observer et à mesurer les vibrations sonores des étoiles, même s’ils ne pouvaient ni les enregistrer ni les entendre.
En effet, il est impossible de percevoir directement les sons produits par les étoiles pour deux raisons :
1- contrairement à la lumière, le son ne se propage pas dans le vide
2- même s’il parvenait jusqu’à nous, le son des étoiles serait beaucoup trop grave pour nos oreilles humaines. Il appartient au domaine des infra-infrasons.
Comment peut-on l'étudier ?
Malgré tout, les astrophysiciens sont aujourd'hui capables d’étudier le chant des étoiles en observant les infimes variations de leur lumière à l’aide d’instruments de très haute technologie comme les téléscopes spatiaux Corot et Kepler.
En analysant la lumière émise par un astre, ils peuvent déduire très précisément la façon dont sa surface vibre, et donc les ondes acoustiques qu'il produit (un peu comme on pourrait déduire le son d’un tambour en l'observant vibrer sur des images muettes).
Ces vibrations sonores constituent pour les scientifiques une source d’informations très précieuses. Elles les renseignent sur la masse, le rayon et l'âge des étoiles, mais aussi sur leur structure interne, leur composition chimique et leur évolution.
Dans un tout autre domaine, des musiciens se sont également intéressés à cette nouvelle musique des sphères. Pour que nos oreilles puissent l’entendre, ils l’ont transposée de 18 octaves !
Si le sujet vous intéresse, nous vous conseillons l’ouvrage La nouvelle musique des sphères, de l'astrophysicienne Sylvie Vauclair et du musicien et compositeur Claude-Samuel Lévine, paru chez Odile Jacob.
Sur le site web de Sylvie Vauclair, vous pouvez aussi écouter les "chants" de douze étoiles (lien ci-dessous).
