Le carnaval : attrape touriste ou identité niçoise?
Le carnaval, c'est pour tout le monde ! Il appartient aux Niçois mais en même temps, il sert aussi à faire rayonner la ville dans le monde entier. Il faut être conscient du fait que notre métier c'est faire la promotion de Nice tout au long de l'année. Le carnaval nous aide à remplir les hôtels et les restaurants l'hiver.
Quel est le but des carnavals de quartier?
Pérenniser l'histoire tout simplement. Le carnaval est fait pour et par les niçois. Il était important pour nous de lui rendre sa dimension populaire. Chaque quartier a son identité, chaque quartier mérite d'avoir un carnaval qui lui ressemble. Pour cela nous nous mettons en œuvre un regroupement entre les associations de quartiers, les écoles, les adjoints territoriaux etc.
L'office du tourisme et des congrès de Nice et la municipalité apportent des conseils, des aides financières ainsi que la possibilité d'inclure dans chaque carnaval de quartier une ou plusieurs troupes d'artistes venus pour le corso. Ça permet aux quartiers d'avoir des professionnels dans leur défilé et de ce fait les professionnels s'offrent une vitrine supplémentaire pour exposer leurs talents tous les jours de la semaine.
Le carnaval, au delà du spectacle, doit assurer son rôle social.
Aujourd'hui, qu'est-ce qui compte le plus : faire rêver le public ou battre des records?
Je suis un grand rêveur. Dans ce métier, si on ne rêve pas, on n'avance pas. Promouvoir le tourisme et la fête est un univers très particulier. Il faut savoir s'imprégner de tout. Et aujourd'hui, ce serait se tirer une balle dans le pied que de ne pas utiliser les nouvelles technologies mises à notre disposition. Nous ne faisons pas cette économie. Tant que nous le pourrons, nous offrions le meilleur spectacle à notre public tout en conservant nos valeurs traditionnelles. Regardez cette année, la différence entre le char des 6 reines et celui de Don Corleone. Les structures n'ont rien à voir mais le public aime les deux.
De plus en plus, on se tourne vers un carnaval écolo, peut-on encore s'améliorer?
On y travaille! On essaie toujours d'optimiser au mieux les énergies. On a mis des ampoules à LED, une partie des chars de la bataille des fleurs sont électriques, on paie une Compensation carbone pour les autres. A terme le but est de rouler en tout électrique mais ce n'est pas évident. Quand vous avez un char de 18 mètres qui pèse 18 tonnes comme celui du Roi, il vaut mieux être sûr que le moteur va pouvoir l'emmener défiler! Actuellement, les chars sont tractés par des petits moteurs Diesel qui entrainent un système hydraulique. Je pense que l'année prochaine, à l'image de la bataille des fleurs, on passera certains chars du corso en électrique et on ira crescendo.
Le circuit unique, c'est un projet que vous soutenez?
Bien sûr! C'est une excellente perspective. Il y a deux but distincts dans cette ambition. Le premier étant bien évidemment de fluidifier la circulation de la Promenade des Anglais qui en période carnaval est un cauchemar pour les riverains et les travailleurs. Nous voulons rendre leur promenade aux Niçois.
Puis dans un deuxième temps, nous pensons aux touristes et aux amoureux du carnaval. Le fait d'avoir un emplacement unique, va fédérer ces groupes. La place Massena et sa continuité vont vraiment devenir un seul espace de fête et de rassemblement.
Nous avons déjà bien avancé la réflexion et je crois qu'avec la démolition de la gare routière et son remplacement par une belle coulée verte, l'endroit ne sera que plus magique. Nice va donc s'offrir un cadre privilégié pour son événementiel.
Peut-on connaître votre char préféré?
Question difficile! Tous, ils sont tous beaux! Allez, on va dire celui du Roi. C'est le plus grand, le plus majestueux, je le trouve très réussi. C'est pour de telles réalisations que nous aimons notre métier. Nice détient un patrimoine et un savoir-faire carnavalesque impressionnant et envié dans le monde entier Nous en sommes très fiers et félicitons encore tous nos carnavaliers. C'est pourquoi nous avons également à l'étude un projet d'aménagement des hangars devenus trop étroits. Et en plus de la création d'une licence des métiers du spectacle avec option techniques et symboliques carnavalesques, nous souhaiterions aboutir à la création d'un musée du carnaval. Établissement qui manque scrupuleusement à la Ville.