Ubi Bene, ibi patria*
S'il est plus facile de décrire le 5 ème arrondissement connu comme le fief des étudiants, le 16 ème dit quartier huppé par excellence ou bien même le quartier des affaires qu'est celui de la Défense, l'identité du 13 ème dans son ensemble est beaucoup moins marquée, et c'est d'ailleurs souvent ce qui rebute les flâneurs.
Bien à tort, car si le quartier n'est pas ancré dans une tradition unique, il brasse de nombreux courants. Entre charme villageois de la Butte-aux-cailles, la rumeur perpétuelle du quartier chinois et l'architecture ultramoderne de Paris Rive Gauche, le visiteur ne sait souvent plus où donner de la tête.
Un quartier riche en culture
Commençons notre balade en passant Rive Gauche, par le pont Charles de Gaulle. Déjà, derrière nous, s'annonce le genre de scène que nous allons rencontrer partout dans le 13ème arrondissement : un mélange d'ancien et de contemporain.
Notre premier ovni, les Docks de Paris aussi appelés Cité de la Mode et du Design. Une école de mode s'y est implantée. Dessinée par Jakob et Mac Farlane, l'immense terrasse sur le toit, un pur et vrai moment de détente dans un lieu unique, surplombant la Seine, le jour, le soir et toute la nuit.
Nous continuons en passant à côté de la Bibliothèque Nationale Française : la bibliothèque François Mitterrand, le cinéma MK2. En continuant sur l'avenue de France nous voyons beaucoup de nouveaux bâtiments, des magasins et des bars, le tout conçu pour les travailleurs de ce « nouveau » quartier. Pourtant, si le nouvel essor du quartier amène un style d'architecture discutable, ça fait déjà longtemps que le 13 ème est bousculé par la « modernité ». Partout, nous voyons de vieux bâtiments jouxtant ce que nous appelions nouveau à l'époque. « Nouveau n'est jamais nouveau pour longtemps ».
Une architecture particulière
Par endroit, de petites poches d'architectures plus anciennes sont toujours présentes. Rue Jean Fautrier, il y a un ensemble d'immeubles en brique bien préservé avec des détails d'époques. Juste à côté se trouve le passage Bourgoin, qui donne une idée de l'ancien quartier avant les ravages des années 60. Là-bas, les maisonnettes ont chacune leur petit jardin et s'élèvent à trois étages grand maximum.
Le quartier a été transformé pour toujours par la spéculation immobilière et des choix de construction que nous ne ferions certainement pas de nos jours ce qui le rend unique à Paris et fascinant.
L'autre bout du passage donne sur la rue Nationale. Nous pouvons y voir un appartement d'apiculteurs, et surtout leur balcon où quelques ruches restent pendant les mois plus cléments de l'année.
Les Olympiades
Nous pouvons presque apercevoir Les Olympiades, ces tours de plus de cent mètres chacune, soit environ 36 étages. Construites afin de séduire les jeunes cadres, elles n'ont pas rencontrées le succès escompté, et c'est seulement au milieu des années 70, grâce aux immigrés vietnamiens que le quartier a décollé.
L'histoire dit qu'ils devaient vivre à plusieurs pour payer les loyers chers et que c'est ainsi que le quartier chinois a débuté. L'ambiance des alentours : bétons gris, centres commerciaux pas très bien entretenus, peut donner froid dans le dos. Il n'empêche que les asiatiques ont pu faire vivre tout un quartier dont finalement personne ne voulait vraiment. Les Frères Tang y ont installé leur énorme supermarché (Avenue Ivry) et sont devenus les plus importants importateurs de produits asiatiques en Europe.
Notre visite se termine au coin de l'avenue d'Ivry et la rue de Tolbiac, avec une des tours de l'Université encadrée par des bâtiments parisiens, ce qui résume assez bien le quartier.
*Devise non officielle du 13ème arrondissement signifiant « Là où je suis bien là est ma patrie »
