La Fête des gardians : témoignage et conseils d'une touriste à Arles

Alors que je passais des vacances en Camargue, j'ai eu la chance extraordinaire de me trouver à Arles le jour de la Fête des gardians 2024, qui était aussi celui de la 25e élection de la Reine d'Arles. J'ai saisi cette occasion unique de découvrir deux traditions emblématiques de la Camargue et je ne l'ai pas regretté ! Je vais partager avec vous le récit de cette journée mémorable et les bons plans à connaître pour profiter au mieux de la fête.


Une opportunité inattendue

La première chose à savoir à propos de la Fête des gardians, c'est qu'elle se déroule chaque année à Arles le jour du 1er mai. Mais, en 2024, cet événement a été reporté à la semaine suivante en raison de la pluie.
Cet heureux hasard m'a permis d'assister aux festivités le mercredi 8 mai 2024. Ma chance ce jour-là était d'autant plus grande que cette fête typiquement camarguaise coïncidait avec l'élection de la Reine d'Arles, un autre événement local organisé tous les trois ans.
D'ailleurs, la 25e élection de la Reine d'Arles n'aurait pas dû se tenir en 2024, si la pandémie de Covid n'était pas venue perturber le calendrier des festivités arlésiennes… La précédente édition de l'élection, initialement prévue en 2020, a été reportée en 2021. Comme je me trouvais à Arles trois ans plus tard, j'ai également eu l'opportunité d’y assister.
Lorsque j'ai réservé mon séjour sur place, je ne savais pas du tout que ces festivités allaient avoir lieu et je n'ai pas choisi les dates de mes vacances dans ce but. Pourtant, a posteriori, je peux affirmer, sans exagérer, que la Fête des gardians et l'élection de la Reine d'Arles ont été les moments les plus marquants de mon séjour. Je vous encourage donc vivement à faire le déplacement pour les prochaines éditions qui devraient se tenir, si la météo le permet, le 1er mai !

Un rassemblement à ne pas manquer

Le jour de la Fête des gardians, je vous conseille de vous lever tôt pour ne rien manquer des festivités. Dès le matin, à 9h, les gardians se rassemblent dans les jardins près du boulevard des Lices et se préparent à défiler dans les rues.

Ce rassemblement matinal est une excellente occasion de photographier des gardians de tous âges vêtus leur traditionnel costume noir et de leur chapeau de la même couleur. Ces cavaliers hors pair portent en croupe des jeunes filles et des femmes qui revêtent, elles aussi, pour l'occasion la tenue traditionnelle des Arlésiennes.
Entre les chevaux, les gardians et les Arlésiennes, vous allez en prendre plein les yeux. Les robes multicolores des femmes contrastent avec la robe immaculée des chevaux Camargue. Ce moment où les acteurs de la fête convergent vers un même lieu est une scène que tous les amoureux de photographie voudront immortaliser. Mais attention ! Vous devrez aussi baisser les yeux et regarder où vous mettez les pieds, car qui dit chevaux dit crottin !

Une effervescence festive dans les rues

Lorsque le cortège des gardians s'est mis en marche, je ne l'ai pas suivi. J'espérais en effet faire un tour au marché, puis trouver et réserver un restaurant près des arènes avant de reprendre le fil des festivités au moment de la bénédiction des chevaux, prévue à 10h30 sur le parvis de l'église Notre-Dame de la Major…
Alors que j'empruntais le boulevard Émile Combes, où se tient le marché le mercredi, j'ai pu constater que l'effervescence de la fête des gardians avait gagné les rues de la ville. Non seulement j'ai croisé des Arlésiennes en tenue traditionnelle qui se hâtaient de rejoindre le cortège, mais j'ai aussi pu voir l'envers du décor… Je veux parler des nombreux vans garés le long du boulevard qui avaient permis de transporter les chevaux Camargue depuis les manades jusqu'au centre ville d'Arles.
Ainsi, même si je m'étais éloignée du cortège des gardians, je pouvais encore percevoir l'ambiance festive qui s'était emparée de toute la ville. Ce jour-là, Arles grouille de visiteurs. C'est pourquoi il vaut mieux être prévoyant et réserver, au cours de la matinée, sa table dans un restaurant et sa place pour le spectacle que la Confrérie des gardians organise l'après-midi dans les arènes.
La billetterie située au niveau des arènes ouvre à partir de 11h. Ne vous laissez pas décourager par la file d'attente devant le guichet ! La file avance vite et le jeu en vaut vraiment la chandelle. Ce spectacle est l'occasion de découvrir de nombreuses traditions locales, comme la course camarguaise et l'agilité des raseteurs ainsi que d'autres jeux taurins et équestres.
En 2024, le spectacle des gardians ne coûtait que 10 € et il était gratuit pour les moins de 12 ans. Précision importante : il faut prévoir de l'argent liquide pour acheter son billet, car le guichet tenu par la Confrérie des gardians n'accepte pas les paiements par carte bancaire !

Des Arlésiennes à tous les coins de rue

À Arles, le programme de la Fête des gardians suit un rituel immuable. Après le défilé des gardians et des Arlésiennes dans les rues de la ville, les cavaliers vont saluer la statue de Frédéric Mistral sur la place du Forum, vers 9h30, puis ils se rendent sur le parvis de l'église Notre-Dame de la Major, vers 10h30.
Ce jour-là, les cavaliers et leurs montures sont bénis et une messe est donnée en provençal. Quand je suis arrivée sur place, l'affluence était telle que je n'ai pas pu assister à la bénédiction des chevaux. Mais j'ai pu entendre des bribes de provençal qui s'échappaient de l'église et percevoir la ferveur des habitants autour de moi. J'ai également profité de la foule massée aux abords de l'église pour photographier les magnifiques robes des Arlésiennes, toutes semblables dans leur forme mais toutes différentes par leurs couleurs…

Une ambiance ardente dans les arènes

Après une pause bien méritée au restaurant, pour reprendre des forces en mangeant de la gardianne de taureau accompagnée de riz de Camargue, j'avais hâte de découvrir le spectacle donné dans les arènes à partir de 15h45.
Pour la Fête des gardians, les jeux taurins et équestres sont à l'honneur dans ces arènes où les Romains venaient jadis assister à des combats de gladiateurs. Si, comme moi, vous n'avez pas envie d'assister à la mise à mort d'un taureau, rassurez-vous ! Il ne s'agit pas d'une corrida mais d'une course camarguaise !
Les jeunes gens qui pratiquent ce sport sont appelés des raseteurs. Ils ne font pas de mal au taureau, mais tentent d'attraper des attributs fixés sur son front et ses cornes pour gagner des points et des primes dont la valeur augmente au fil du temps.
Les raseteurs défient le taureau et utilisent un crochet (sorte de peigne en fer à 4 branches) pour lui enlever les cocardes, les glands et les ficelles fixés sur sa tête. Ce jeu, auquel je n'avais jamais assisté auparavant, m'a rappelé l'émission Intervilles de mon enfance, avec le respect des traditions locales en plus.
Les raseteurs prennent des risques et l'ambiance dans les arènes s'échauffe vite, d'autant plus qu'il faisait très chaud ce jour-là à Arles … Si vous prévoyez d'assister à ce spectacle ou à tout autre événement estival dans les arènes d'Arles, je vous conseille de prévoir un chapeau et une bouteille d'eau. Vous pouvez aussi les acheter sur place, mais ce n'est pas donné ! En 2024, le chapeau coûtait 5 € et la petite bouteille d'eau 2,50 €.

Une après-midi entière de festivités

La course camarguaise n'est que le début des réjouissances. Une fois que les raseteurs ont quitté l’arène, c'est au tour des gardians et des Arlésiennes de faire leur entrée.
La fête prend alors un tour plus provençal et camarguais, avec les jeux gardians où chaque cavalier tente de prouver son courage et son habileté à cheval. Sans vouloir trop vous en révéler, j'ai ainsi pu assister à un jeu de chaises musicales à cheval (Si, si ! C'est possible !) et à des défis équestres plus incroyables les uns que les autres.
Alors que le billet d'entrée ne coûte que 10 €, je peux vous assurer que vous en aurez pour votre argent ! Pour célébrer Saint-Georges, leur saint patron, les gardians organisent une après-midi entière de festivités, jusqu'à environ 19h.
Personnellement, j'ai beaucoup aimé le jeu du bouquet, au cours duquel une Arlésienne confie un bouquet de fleurs à un cavalier. Celui-ci doit défendre le précieux bouquet face à deux autres cavaliers qui tentent de le lui prendre. S'il y parvient, il rapporte le bouquet à sa dame et obtient un baiser en échange.
En plus de l'habileté incroyable que ce jeu d'adresse exige, de la part du cavalier et du cheval, ce défi en particulier m'a révélé le côté chevaleresque des gardians. Leur confrérie, fondée en 1512, est la plus ancienne confrérie encore en activité en France. Elle perpétue non seulement les traditions du métier de gardian et les jeux équestres, mais aussi une forme rare de courtoisie envers les dames et les autres concurrents.

Date de création : 2024-06-06
Auteur :

0 Avis

Pas encore d'avis.

Déposer un avis

CGU - Gralon - Confidentialité
Accéder au site complet
© Gralon 2011-2024