Moulin à blé de Beaupré à Achy (60)

Moulin À Blé De Beaupré À Achy (60)

Présentation

Sous l'ancien régime, le moulin de Beaupré était possession du domaine monastique de l'abbaye cistercienne de la commune, fondée par Manassès de Milly en 1135, et bénéficiait de privilèges lui assurant la prospérité.
A partir du 12e siècle, des travaux d'aménagement hydrauliques du Petit Thérain sont réalisés par les moines, pour le drainage et l'irrigation des terres, ces travaux ont laissé des traces importantes, notamment des fossés à ciel ouvert, des ponceaux et des canaux souterrains en pierre de taille.
Construits de de chaque côté du cours de la rivière, les bâtiments sont déviés à l'ouest par le cloître, le logis abbatial,la salle capitulaire, l'église, aujourd'hui détruits, et le réfectoire, et à l'est, par le moulin à blé, le vivier et la ferme.
Le moulin existait mi 12e et fut détruit après 1346, lors des attaques contre l'abbaye, des troupes d'Edouard III.
Le moulin présent de nos jours, date, comme l'indique l'inscription sur le linteau de l'entrée sud, d'après 1736, à la même période où les bâtiments furent reconstruit en brique et pierre sous l'abbé commanditaire, Hippolyte de Béthune, suite aux inondations de 1671.
Nicolas Taret rachète le moulin, vendu comme bien national, pour un montant de 30 000 livres, après quoi le moulin sera loué par M. Bercourt, qui, en 1804, utilise une partie de la force hydraulique pour faire fonctionner l'atelier de bonneterie et la filature installés dans l'ancien réfectoire de l'abbaye, mais l'activité cessera en 1820, laissant place à la production de blé moulu.
Incendié mi 19e, le moulin est reconstruit et modernisé, en 1868, il est surélevé de 2 niveaux, construits en briques, et doté d'un système de mouture à l'anglaise. L'assise maçonnée du beffroi est datée de 1868, date du renforcement du mécanisme de transmission, pour les fonctionnement des nouvelles machines.
Georges Mallet, entrepreneur à Beauvais, fut chargé de la réfection de la salle des machines où se trouvaient la turbine et l'alternateur installés dans les années 1920, la date des travaux est inscrite sur une plaque de céramique émaillée sur le mur nord de la salle.
Les bâtiments ont été désaffectés et sont en mauvais état, mais le site a conservé les 4 meules, la turbine verticale avec l'alternateur Gramme, le multiplicateur Citroën et le régulateur Camille Dumont et Cie, qui était ingénieur des arts et manufactures à l'usine de construction mécanique de Pont St Uze.
Le moulin hydraulique, dépendant de l'abbaye, est alimenté par la rivière du Petit Thérain, ses berges sont appareillés en pierres, traces des travaux d'aménagement du 12e siècle.
Installé près de la ferme, le moulin comprend un rez de chaussée, deux étages carrés et un étage de comble, surmonté d'un toit à longs pans, recouvert de tuiles mécaniques des tuileries de Beauvais, aujourd'hui partiellement écroulé.
Un beffroi maçonnée protège le mécanisme principal de transmission, conservé avec l'alternateur et la turbine hydraulique verticale.
Le site comprend également un logement pour le fermier, construit en brique, avec une toiture d'ardoise, des dépendances agricoles, construites en rez de chaussée, en moellons de pierre, avec chaînes en briques ou pierres.
Le domaine fermier est clos, côté sud, par un mur de clôture en damier de briques, pierres, et moellons de silex, ouvert d'une porte en plein cintre avec clef à bossage.

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