Château

C.D. n°8 d'Argent à Blancafort
18410 Argent-sur-Sauldre
Map
Itineraire

Présentation


La terre d'Argent appartenait aux 15e et 16e siècles à la famille d'Albret, qui la tenait des Sully. Nicolas Dupré de Saint-Maur l'acquit en 1765, alors qu'il venait d'être nommé intendant de la généralité de Bourges. Le château a un plan en U et sa cour s'ouvre vers l'église. Proche de la cour, gagné par les idées des physiocrates, Dupré de Saint-Maur voulait renouveler l'image de son domaine. Entre 1765 et 1776, il fit démolir l'ancienne basse-cour et ses deux tours d'angle, et reconstruire de nouvelles dépendances. Les bâtiments sont répartis autour d'une cour quadrangulaire : grange, écuries, remises à carrosses et communs. En 1776, Dupré de Saint-Maur fit transformer le château, qu'il ouvrit vers le nord sur une large avenue se prolongeant en direction de la route de Bourges, et fit réaliser, sur un plan de Defer, des jardins à la conception très classique. De ces jardins et du parc, où sont appliqués les grands principes énoncés notamment par Duhamel du Monceau, subsistent quelques éléments : des allées, un mur du potager, l'orangerie, et surtout une curieuse fabrique, le temple de Bacchus, qui fut probablement un logement de vigneron puisqu'elle dominait un vignoble. Cette construction est communément attribuée à Victor Louis. En 1776, l'intendant quitta le Berry pour Bordeaux. Il demanda alors à Victor Louis de concevoir un projet de reconstruction de son château qui devait s'intégrer dans les jardins. Le château ne fut jamais réalisé. Seul un bâtiment de communs bordant l'avant-cour fut élevé à partir de 1778. Il fut construit dans le prolongement et le même style que les bâtiments de la basse-cour des écuries et des remises, dont la construction était en cours en 1777. Bien que ce bâtiment dit des greniers ne soit pas représenté sur le plan donné par l'architecte en 1778, il peut lui être attribué. La même année, on ferma la cour d'honneur terminée par un saut-de-loup : la grille fut fabriquée par Ramboy, serrurier du Faubourg Saint-Germain. Il semble que l'intendant se soit désintéressé de son château dès les années 1783-1785. Si nous pouvons apprécier aujourd'hui la belle ordonnance des dépendances du château, la qualité de leurs proportions et la sobriété de leur architecture, les matériaux mis en oeuvre dans cette région n'ont pas favorisé leur conservation. La plus grande partie du décor est de placage, de mortier et d'enduits, sur des briques ou des rognons de silex. Une partie de ces bâtiments, acquis par la municipalité, et en mauvais état, fut démolie entre 1959 et 1974, pour réaliser une opération d'aménagement de l'agglomération. Les jardins réalisés vers 1776 furent en partie recomposés en 1862 par Paul de Lavenne de Choulot, pour le comte de Montbel. La manière subtile de procéder du dessinateur, faite d'interventions réduites et délicates, revendiquant la simplicité et une très grande harmonie avec la nature, ainsi que le manque de reconnaissance de la qualité paysagère du lieu, expliquent que ce parc agricole et paysager soit aujourd'hui difficilement lisible.

0 Avis

Pas encore d'avis.

Déposer un avis

A proximité de ce lieu Stations Services
CGU - Gralon - Confidentialité
Accéder au site complet
© Gralon 2011-2024