Après maints massacres et interdictions de séjour de la communauté juive à Colmar (entre le 13e et le début du 19e siècle), ce n' est que sous la Monarchie de Juillet que celle-ci prit corps et acquit son autonomie, ce dont témoigne l' érection d' une synagogue - commencée en 1839 et inaugurée en 1842. Cette synagogue est un édifice massif, de plan rectangulaire, précédé sur la façade ouest d' un avant-corps néo-classique aux éléments plus variés que sur les autres façades : porte en plein-cintre flanquée de pilastres cannelés et de rosettes dans les écoinçons, linteau frappé d' un verset en caractères hébraïques tiré du prophète Jérémie, triplet des baies en plein-cintre entre deux larges bandeaux, fronton triangulaire percé d' un oculus et surmonté d' un clocheton ajouré. Les murs-gouttereaux sont percés de huit axes d' ouvertures en plein-cintre sur deux niveaux, séparées par deux bandeaux. Vers 1920, une maison étroite a été édifiée contre la façade est, ce qui a occulté la rose qui surmonte l' arche sainte. A l' intérieur, on est frappé par la hauteur de l' édifice : les tribunes réservées aux dames reposent sur des arcades en plein-cintre très hautes, ce qui a permis l' établissement d' un niveau intermédiaire sur le côté ouest. On remarque essentiellement, dans cette salle rectangulaire couverte d' un plafond à caissons, l' enceinte polygonale du sanctuaire et l' arche sainte à fronton triangulaire et colonnes ioniques.
Pas encore d'avis.