usine de papeterie, puis filature de laine et tissage de la société anonyme des tapis d'Aubusson et de Felletin, puis de la société des tapis de Felletin, puis usine de taille de pierre pour la joaill

Usine De Papeterie, Puis Filature De Laine Et Tissage De La Société Anonyme Des Tapis D'aubusson Et De Felletin, Puis De La Société Des Tapis De Felletin, Puis Usine De Taille De Pierre Pour La Joaill

Présentation

L' usine est implantée à 300 mètres en aval du pont des Malades, sur la rive droite de la Creuse. Le barrage est aujourd' hui détruit, le bief de dérivation faisait environ 60 mètres de long, il est obturé au niveau de l' ancienne prise d' eau. Il reste quelques vestiges de maçonnerie de l' ancienne papeterie-filature dans la partie sud du site. De plus, deux bâtiments perpendiculaires, reliés par le hangar de l' usine de boyauderie, couvert de tôle et muni d' un quai de déchargement, sont les témoins de la succession des activités sur le site. Ils sont tous deux couverts de toits à long pan en tuile mécanique. L' un au sud est en moellon enduit, il possède un étage carré, ses fenêtres sont marquées par des chaînages d' angle. Un appentis lui est accolé, le bâtiment d' eau. Il abritait les installations de l' usine de production d' électricité. L' autre, au nord est divisé en deux corps, un premier abritant le bâtiment d' eau, reposant sur des arcs et piliers en granit, et un second réunissant les ateliers de tissage puis de taille de diamant. En briques (enduites) et pan de bois, il est percé de larges baies à petits carreaux.
En 1788, Pierre Joseph Myomandre demande le droit d' établir une papeterie à Felletin, pour le compte de messieurs Faure et Meymat. Cette activité est soumise aux privilèges royaux. Il espère soutenir le développement économique d' une ville en récession. Il obtient gain de cause. La papeterie est construite en 1790 en aval du pont des Malades. Myomandre en devient le propriétaire entre 1803 et 1810. En 1810 l' écluse est modifiée. En 1811, selon un état de la statistique industrielle du département de la Creuse, la papeterie de Felletin est la plus considérable des 3 papeteries établies dans le département (les 2 autres sont alors établies sur la commune voisine de Saint-Quentin-la-Chabanne). Elle comprend deux bâtiments et est équipée de 3 roues hydrauliques qui actionnent 33 maillets en pilons et 3 cylindres à la hollandaise dont l' usage a été introduit vers 1803 ; elle occupe 12 ouvriers (aux cuves et aux presses) et 14 ouvrières (au triage du papier et des chiffons). L' activité se développe entre 1815 et 1824 puis périclite (dernière mention en 1844). L' usine se transforme progressivement en filature de laine (les activités papetières et textiles coexistent). En 1831, Joseph Sallandrouze acquiert les bâtiments et les transmet en 1836 à Charles-Jean Sallandrouze de Lamorneix qui fait construire un bâtiment supplémentaire. M. Sallandrouze de Lamorneix est filateur et fabricant de tapis et de tapisseries. Il négocie à Paris la vente de pratiquement toute la production tapissière felletinoise. En 1842, il possède 15 métiers à tisser à Aubusson et 16 à Felletin où il fait produire des tapis ras, veloutés et jaspés, à domicile. La filature de laine fait, quant à elle, travailler 27 personnes sur le site de la papeterie. Elle est activée par une roue hydraulique d' une puissance de 10 chevaux et possède 18 métiers dont 11 sont mécaniques. Charles-Octave-Théodore Sallandrouze de Lamorneix qui succède au précédent en 1862 est maire d' Aubusson et administrateur de la Société anonyme des tapis et tapisseries d' Aubusson et de Felletin, devenant en 1875 la société des tapis de Felletin. Il fait construire, en plus de la filature, un bâtiment pour accueillir un atelier de tissage de tapis et un bâtiment d' eau (bâtiment en deux corps encore visible aujourd' hui). L' activité est transférée à Aubusson à la fin du 19e siècle, l' entreprise s' appelle alors Sallandrouze frères. La filature (ancien bâtiment de la papeterie) est démolie entre 1882 et 1903 ; il n' en subsiste que quelques vestiges. Sur la même parcelle cadastrale, les frères Joseph et Louis Maillot, entrepreneurs à Felletin avenue de la Gare, font construire vers 1904 une usine d' électricité dont les bâtiments sont encore visibles aujourd' hui. Une turbine et une machine à vapeur puis un moteur à gaz pauvre animent deux dynamos de 100 ampères. Gérée par M. Parain, concessionnaire de l' exploitation électrique sur le territoire communal (éclairage et énergie), cette petite centrale hydraulique et thermique alimente la ville jusqu' en 1922, date à laquelle elle se transforme en sous-station pour recevoir et distribuer la production issue du barrage des Combes. Vers 1906, la Société coopérative de taille de diamant s' installe dans l' ancien bâtiment de tissage de tapis (alors propriété de Pierre Vennat), attenant à la centrale électrique. Elle y restera jusqu' en 1912, date à laquelle la société déménage au moulin des Vergnes. En 1961 est installée, dans l' atelier diamantaire, une boyauderie. Elle façonne des boyaux d' animaux pour une utilisation agroalimentaire. Un quai de marchandise est aménagé, il est abrité sous un vaste hangar. Dépendant d' une entreprise installée à L' Etrat (Loire), l' usine de Felletin appelée successivement Sicob SA puis Ets Charles frères et Cie compte 34 personnes en 1976 et 16 à sa fermeture en 1987. Devenu propriété communale, le site sert aujourd' hui d' entrepôt à un établissement industriel voisin.

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