Auberge Du Pont, Bains Publics
68240 Kaysersberg
Présentation
Grande maison à pignon sur rue, à côté du pont fortifié, construite au-dessus du canal du moulin, bordée à l' ouest par la Weiss, à l' est par la rue des Forgerons. Au nord agrandissement néo-Renaissance. Construction en maçonnerie et en pan de bois pour le pignon sud et les étages sur la rue des Serruriers. La façade à pignon sud, vers la rue du Général-de-Gaulle, conserve la plupart des baies d' origine. Une porte rectangulaire, moulurée a été supprimée au rez-de-chaussée, les fenêtres du milieu des étages ont été remaniées. Dans l' élévation ouest, les baies du rez-de-chaussée sont refaites, celles des étages sont restaurées. L' élévation sur la rue des Forgerons est complètement transformée au rez-de-chaussée, les étages en pan de bois sont très restaurés mais sont conformes à l' état avant 1923. L' élévation nord n' est visible que sur la moitié ouest. Elle est ajourée par une fenêtre au rez-de-chaussée et par l' arc en plein cintre sous lequel coule le canal du moulin. L' intérieur a été complètement transformé. Au rez-de-chaussée, salle d' exposition. La salle des fêtes avec scène de théâtre (dans l' adjonction nord) occupe les 2 étages, avec coursière à balustrade sur 3 côtés au niveau du 2e étage. Sur le palier du 1er étage subsiste un chambranle en bois mouluré, orné d' un tore de feuillages. Il porte gravé les initiales W K et le millésime 1600.
Cet édifice connu sous le nom d' auberge du Pont fut reconstruit pour la ville, en 1600, à l' emplacement d' un ancien bâtiment municipal, sous la direction de Johann Volrhat, inspecteur des bâtiments, par Wilhelm Korne pour les parties en charpente (initiales W K et date 1600 sur le chambranle en bois sculpté d' une porte intérieure) . Il a abrité jusqu' à la Révolution l' auberge du Pont et, par intermittence, un office de gourmetage. Lorsque l' aubergiste avait la charge de gourmet (courtier en vin) il était officier municipal et servait d' intermédiaire entre le vendeur et l' acheteur. La ville vendit le bâtiment en 1748 à l' aubergiste Fr. J. Huffel. Après la Révolution, il fut acquis par le voiturier Joseph Muller qui le conserva jusqu' à sa mort. Il fut racheté en 1869 par la ville qui installa en 1872 des bains municipaux au rez-de-chaussée et une salle des fêtes au 1er étage. Depuis cette époque l' édifice est dit Badhus. Les bains fonctionnèrent jusqu' à la fin de la dernière guerre. Les 1ers projets de restauration du bâtiment remontaient à 1904 mais les travaux décidés en 1913 furent interrompus par la guerre. La restauration eut finalement lieu de 1926 à 1929, selon les plans et devis de l' architecte des monuments historiques Gélis. Ils concernaient une nouvelle charpente, l' agrandissement vers le nord avec scène de théâtre, escalier en vis et logement de service ainsi que l' aménagement de la salle des fêtes aux étages. En décembre 1944 les troupes firent sauter l' angle sud-est du bâtiment pour élargir le passage par la rue des Forgerons. Après diverses réparations dûes aux dommages de la guerre, une importante restauration des façades et du toit eut lieu entre 1953 et 1958.
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