Sémaphore De Bilfot

7 Chemin de la Pointe de Bilfot
22470 Plouézec
Map
Itineraire

Présentation

Les modèles de sémaphores adoptés par l' Amirauté de Brest en 1860 comportent deux logements pour les guetteurs et une chambre de veille éclairée par cinq grandes fenêtres qui offrent un champ de vue important sur tout le littoral. Au centre de cette dernière pièce, on trouve le sémaphore avec son pied tournant et, accolée au mur mitoyen des logements, la petite cabane vitrée abritant les appareils électriques. Quelque soit le type de poste, chaque logement fait 42,5 mètres carrés et la chambre de veille 31 mètres carrés. Ces chiffres montrent bien que pour l' époque, les sémaphores représentent déjà des bâtiments importants. Deux bâtiments en forme de T, avec de nombreuses ouvertures. Un toit en ardoises sombres, des volets gris et un mât noir qui se dresse au-dessus du poste de surveillance. Sur le terre-plein, il y a un autre mât haubané, pour hisser les cônes noirs de signalisation de tempête. L' ensemble du bâtiment est recouvert d' un enduit de couleur blanche. La zone de surveillance du sémaphore de Bilfot se situait dans la baie de Paimpol et couvrait les îles de Saint-Riom, le plateau des Rohou et les îlots de Metz-Goëlo. La borne en granite porte une ancre de marine sculptée en relief. Elle mesure en hauteur 0,50 m. Elle est située à l' extrémité de la Pointe de Bilfot, sous la table d' orientation et à l' ouverture du chemin de Randonnée. Aujourd' hui, une route large, goudronnée, surplombant Port-Lazo et la plage de Notoret a remplacé le chemin étroit, pierreux, qui conduisait à l' extrémité de Plouézec. La route des falaises passe aujourd' hui près du site détruit et non réaménagé du sémaphore.
Le premier sémaphore de Plouézec (1806) En 1806, dans l' arrondissement de l' Ile de Bréhat, un mât sémaphorique inventé par Dupillon est mis en service à la Pointe de Minard. Ce sémaphore préfigure avec d' autres installations la ligne sémaphorique établie sur les côtes de l' océan depuis Anvers jusqu' à Bayonne, par ordre du Vice-Amiral Decrés, Ministre de la Marine, d' après le projet et sous la direction de M. Jacob, Capitaine de vaisseau. Il ne reste aujourd' hui aucun vestiges de cet ancien mât sémaphorique sur la Pointe de Minard. Mais dans la mémoire populaire, certains évoquent une tour, un mât avec des signaux, nommé Marie Raison (collectage oral auprès du maire de Plouézec Raymond Charles et de René Richard). A l' emplacement de ce mât sémaphorique, il existait un amer, sous la forme d' un obélisque qui donnait un alignement (souligné comme inexact et dangereux à chenaler à basse mer selon l' hydrographe Beautemps Beaupré, 1832), avec l' amer de la Cormorandière, pour donner la direction du Raz de Bréhat. Deux batteries dominaient par ailleurs le rivage de Plouézec-Plouha, l' une établie sur la pointe de Minard, avec un épaulement en terre. sans poudrière, l' autre sur la pointe de Plouha, servant aussi de poste à la douane. Le sémaphore de Bilfot (1862) Le sémaphore de Bilfot a été édifié en 1862, comme la plupart des postes sémaphoriques du second Empire, qui vont remplacer les anciens sémaphores en piteux état. La portion côtière entre Saint-malo et Concarneau verra la construction entre 1860 et 1862 de 44 nouveaux postes dépendant de l' arrondissement maritime de Brest. Ils constituent le réseau électrosémaphorique placé sous l' autorité du Ministre de la Marine. Il dispose d' un mât sémaphorique pour les transmissions aériennes avec le sémaphore de l' île de Bréhat. Le sémaphore pouvait loger une famille de gardiens. Le système télégraphique Morse remplacera progressivement le système Depillon, qui avait nécessité la présence du grand mât noir de 10 m de haut. Une dépêche ministérielle de 1886 instaurera une collaboration entre les météorologistes et les guetteurs du sémaphore. A la fin de la seconde guerre mondiale et après le départ des Allemands, le sémaphore sera détruit mystérieusement par un incendie, alors que 18 autres postes avaient été détruits par l' Occupant. Il fut l' objet de convoitise et fut entièrement pillé. Il ne sera plus remis en service et finira rasé. Seul le local de la maison des veilleurs subsistera jusqu' au milieu des années 1980. Pendant la guerre 1939-45, les soldats allemands positionnés au sémaphore de Bilfot assuraient une veille sémaphorique, après avoir détruit la lampe du fanal de Lost Pic. Ils avaient aussi comme mission d' assurer le poste de tir principal pour le guidage des canons de la batterie sur voie ferrée de Plounez grâce à un grand télémètre placé dans le sémaphore. Les gardiens du sémaphore de Bilfot identifiaient les bateaux qui embouquaient le chenal du Dénou, particulièrement les goélettes au retour d' Islande, et allaient prévenir les familles. Les premiers Islandais revenaient à la fin du mois d' août au moment des battages. Bilfot signifie la pointe de la Garenne. La garenne correspondant aux terres non cultivées, c' est à dire les landes. A la fin du 19e siècle, les ingénieurs des Ponts et Chaussées dessinèrent plusieurs projets d' implantation pour un phare ouvrant la voie de la baie de Paimpol aux navires venant de la baie de Saint-Brieuc. En 1883, un projet d' établissement d' un fanal fut envisagé pour l' atterrage à Port-Lazo, avec un appareil de 0,30 de focale sur la mât pavillon du sémaphore, 68 m au-dessus du niveau de la mer. Le service aurait été assuré par les guetteurs du sémaphore. En 1890, un nouveau projet situait le projet de phare à proximité du sémaphore. Le chef-guetteur et son adjoint se relayaient toute la journée pour transmettre leurs messages aux bateaux, soit à bras lorsque la météo le permettait, soit par système optique, soit par cônes, que l' on hissait au mât de signalisation dressé à proximité. Les deux guetteurs guidaient ainsi les manoeuvres des navires entrant et sortant de la baie de Paimpol. Baie réputée fort dangereuse à juste titre puisqu' en 1870 et 1880, huit navires y sombrèrent corps et biens dont La Verveine. On projeta même d' installer au sommet du mât de pavillon un appareil optique qui, à 5 mètres du sol et dominant la mer de 68 m, aurait servi de signal nocturne. Il y avait également un canon, afin d' alerter en cas de besoin, l' équipage du canot de sauvetage basé à Pors-Even, en Ploubazlanec. Pendant la guerre 1914-18, quelques mobilisés de Plouézec et des environs y furent aussi affectés comme auxiliaires. Occupé par les soldats allemands, il fut détruit par eux à leur départ. Madame Jeanine Dardenne-Lepart est née dans ce sémaphore et y a vécu avec ses parents guetteurs de 1911 à 1921. La borne figurant en image significative pourrait dater du 3e quart 19e siècle ; contemporaine de la construction du sémaphore, elle symbolisait matériellement avec d' autres bornes les limites territoriales de l' enceinte militaire du sémaphore. Elle représente l' unique témoin de cette présence. Les autres bornes ont disparu. La pointe de Bilfot est un site stratégique pour la surveillance et la protection des côtes depuis le Moyen- Age, lorsque le poste de la brigade plouézécaine armait les employés de la ferme du Roi. Ce furent ensuite les douanes nationales pendant la Révolution et une canonnière installée sous la Restauration et enfin plusieurs blockhaus pendant la seconde guerre mondiale. C' est également du haut de cette falaise que les femmes de marins islandais venaient guetter le retour des goélettes, qui passaient dans le chenal de Saint-Riom.

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