L'égalité homme femme : où en est-on en 2018 ?

L'égalité homme femme a été consacrée "grande cause du quinquennat" par Emmanuel Macron. Pourtant, les inégalités (salariales notamment) sont encore criantes dans l'Hexagone. A la veille de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, nous vous proposons de faire le point sur la question, en France et chez nos voisins européens.


Les inégalités salariales ont la vie dure

En France, cela fait 35 ans que la loi d'Yvette Roudy et d'autres textes garantissant le principe "à travail égal, salaire égal" ne sont pas respectés.
Selon les indicateurs retenus, les écarts de salaires entre les femmes et les hommes oscillent entre 9,9% , 26% et 30%.
Si l'on en croit le baromètre effectué à partir des données de 4,5 millions d'inscrits sur la base Qapa.fr entre février 2017 et fin janvier 2018, ces écarts sont de :
=> 18% pour les cadres 
=> 18% pour les agents de maîtrise
=> 15% pour les ouvriers
=> 12% pour les employés
En 2018, l'Ile-de-France est la région où les différences salariales sont les plus fortes, avec plus de 26% d'écart en moyenne.
De plus, à ce jour, 60% des entreprises de plus de 50 salariés n'ont toujours pas négocié d'accord ou de plan d'action en faveur de l'égalité homme femme comme le prévoit la loi.
Le sexisme lié aux filières est encore une réalité en 2018 : les services à la personne, les postes d'accueil ou de secrétariat recrutent majoritairement des femmes, tandis que le BTP, la sécurité ou l'agriculture sont des filières presque exclusivement masculines.

L'Etat français se mobilise

Le "Tour de France de l'égalité" lancé en octobre 2017 a permis de faire émerger de la consultation citoyenne une cinquantaine de mesures qui seront présentées demain à l'occasion de la Journée de la femme (le 8 mars).
Il y sera sans doute question de l'égalité professionnelle et des violences sexistes au travail.
A ce sujet, Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, a déclaré "Il est temps qu'en matière d'égalité femmes-hommes, l'Etat devienne un moteur, une locomotive et qu'il donne le la".
Le Premier ministre Edouard Philippe doit en outre présenter ajourd'hui, à l'issue d'une table ronde à Matignon un plan d'action pour réduire les écarts de salaires entre les femmes et les hommes.
L'objectif affiché par le gouvernement est de réduire ces écarts d'ici trois ans, grâce notamment à une intensification des contrôles de l'Inspection du travail

Quoi de neuf chez nos voisins ?

En ce qui concerne l'égalité homme femme en matière de rémunération, la situation est très disparate au sein de l'Union européenne.
Ainsi, en 2015, les écarts de salaires pour les salariés à plein temps étaient de 3,3% en Belgique mais de 28,3% en Estonie selon les données de l'OCDE.
Au début de l'année, l'Islande a fait parler d'elle grâce à une nouvelle loi qui fait de l'égalité salariale une obligation, sous peine d'amende.
Cette loi entrée en vigueur le 1er janvier 2018 est une première mondiale !
En Islande, depuis cette date, les entreprises et les administrations doivent obtenir une certification prouvant qu'elles respectent l'égalité salariale entre les sexes.
Cette obligation s'applique aux grands groupes dès cette année, puis elle sera progressivement étendue aux plus petites structures en 2019, 2020 ou 2021 selon leur taille.
A terme, les entreprises qui n'auront pas obtenu cette certification, à renouveler tous les trois ans, pourront se voir infliger une amende de 50.000 couronnes (soit 400 euros) maximum par jour.
Le gouvernement islandais a estimé qu'il fallait en passer par là pour combler des écarts de rémunération entre hommes et femmes estimés à 17,5% en 2015, alors que l'égalité salariale est en théorie imposée par la loi en Islande depuis 1961 !
Sans aller jusque là, l'Allemagne a elle aussi fait un bond en avant en matière d'égalité salariale grâce à une nouvelle loi.
Cette "loi sur la transparence en matière de rémunération" permet à tout employé qui s'estime sous-payé de demander le salaire moyen de six personnes du sexe opposé occupant le même poste.
L'objectif de la mesure est de combler les différences de salaires persistantes entre les hommes et des femmes en Allemagne (21% en moyenne). 
Cette loi va permettre aux femmes de se situer par rapport à leurs collègues masculins, même si la loi n'impose pas une augmentation de salaire en cas d'écart constaté, comme le projet initial le prévoyait.

Date de création : 2018-03-07
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