Un vent de changement chez Médiamétrie.
L'année 2024 s'annonce comme celle du grand changement chez Médiamétrie. Cette société, dont la création remonte à 1985, a décidé de transformer les mesures d'audience du petit écran afin de s'adapter aux nouvelles habitudes de visionnage des téléspectateurs.
La mesure d'audience ou Médiamat, qui permet d'évaluer le succès des programmes télévisés, connaît à partir du 1er janvier 2024 sa transformation la plus profonde depuis 20 ans.
Désormais, les visionnages sur tous les écrans d'un domicile, y compris les smartphones, tablettes et ordinateurs seront comptabilisés dans le Médiamat. De plus, la mesure d'audience sera étendue à la France entière, en incluant les foyers sans téléviseur, soit environ 10 % des Français.
Une audience élargie.
Ce bouleversement du Médiamat va permettre d'intégrer aux mesures d'audience les programmes télévisés regardés sur Internet, à domicile ou en mobilité, en direct, en différé ou en replay.
Les visionnages sur smartphone ou tablette, y compris en dehors du domicile, vont s'ajouter à l'audience réalisée sur les téléviseurs classiques. Cette évolution va permettre de prendre en compte, pour la première fois en 2025, les foyers non équipés d'un téléviseur et qui regardent des contenus sur d'autres types d'écrans.
Ce changement va aussi permettre de mesurer les visionnages en ligne, quelle que soit la temporalité de consommation des contenus.
Une comparaison possible avec les streamers.
La finalité de tous ces bouleversements dans la mesure des audiences est simple : parvenir, dès 2025, à comparer de façon directe les audiences de la télévision classique et celles des plateformes de streaming payantes comme Netflix ou gratuites comme YouTube.
Médiamétrie estime que ces évolutions sont nécessaires pour “mieux prendre en compte la digitalisation des pratiques”. Les Français consomment de plus en plus de contenus audiovisuels sur Internet et les annonceurs l'ont bien compris puisqu'ils choisissent de plus en plus le numérique au détriment des chaînes traditionnelles.
Jusqu'à présent, les visionnages en ligne n'étaient pas mesurés de façon précise. Le Médiamat élargi va permettre de combler cette lacune. Cette nouveauté risque aussi de reléguer peu à peu aux oubliettes les autres mesures d'audience, comme la fameuse part d'audience (PdA).
Des nouveautés qui bouleversent le PAF.
Les audiences déterminant les revenus publicitaires des chaînes, ce bouleversement ne fait pas l'unanimité dans le petit monde du PAF. Médiamétrie prévoit de publier ses premières mesures du temps passé par les Français sur Amazon Prime Video, Netflix ou YouTube au troisième trimestre 2024 et certains attendent les chiffres avec appréhension.
Courant 2025, la société de référence dans la mesure d'audience devrait dévoiler la répartition de la consommation, c'est-à-dire “la part du gâteau” pour chaque type d'acteurs du secteur. Pour la première fois, Médiamétrie devrait être en mesure de comparer les grands groupes audiovisuels avec les plateformes de vidéos par abonnement (SVoD) et les plateformes gratuites financées par la publicité (AVoD).
Aujourd'hui, en France, on estime que les plateformes de vidéo à la demande représentent un peu plus de 30 % du temps passé devant les écrans. Avec un socle d'environ 70 % des audiences totales, la télévision linéaire fait de la résistance dans l'Hexagone.
Malgré la progression indéniable des plateformes de streaming, la télévision n'a pas dit son dernier mot ! Alors que les chaînes traditionnelles mettent de plus en plus de contenus à disposition en ligne, les nouvelles mesures de Médiamétrie devraient permettre d'y voir plus clair dans un secteur en constante évolution.
