Une photographe féministe
Lisa Miquet est une photographe engagée pour la cause des femmes et pour l'égalité.
Cette trentenaire, qui pratique la photographie depuis l'âge de 13 ans, dit avoir été inspirée par le travail de Bettina rheims et de Sophie Calle.
C'est son engagement féministe qui l'a conduite à s'intéresser à la représentation des corps féminins et aux canons de beauté de notre époque.
À travers ses photos, jeune talent émergent exalte le corps des femmes dans toute sa diversité et sa complexité.
Elle casse les codes d'une féminité stéréotypée, qui correspondrait à une norme unique.
Cette photographe a aussi immortalisé des figures féminines montantes de la scène artistique contemporaine : Angèle, Suzane, Pomme et Yseult.
Des portraits sans tabou
Lisa Miquet montre le corps des femmes tel qu'il est, y compris quand il est gros...ou poilu.
À travers des portraits très loin des stéréotypes que les magazines féminins nous imposent, cette photographe brise les tabous que notre société fait peser sur le corps féminin.
Elle révèle, avec ingéniosité et ironie, les injonctions contradictoires auxquelles les femmes sont soumises.
Alors même que le féminisme et le mouvement #MeToo revendiquent le droit pour chaque individu de disposer librement de son corps quel que soit son genre et de le présenter comme il ou elle le souhaite, les femmes sont encore esclaves de certains carcans culturels et esthétiques, comme la nécessité de s'épiler.
Des femmes de tout poil
Dans la série Ornements, Lisa Miquet dénonce plus particulièrement l'injonction à l'épilation. Le rapport que les femmes entretiennent à leur pilosité est beaucoup moins futile qu'on pourrait le croire.
Pour représenter cette pilosité dont les femmes devraient se débarrasser à tout prix, elle a utilisé la technique de la broderie. Elle a réalisé des portraits de femmes, toutes différentes, puis les a brodés avec des fils colorés.
À propos de cette série, la photographe explique : "J'aime beaucoup parler de sujets très sérieux mais de manière légère. Broder des longs poils de toutes les couleurs m'enthousiasmait beaucoup. J'ai passé une annonce sur Instagram et j'ai réalisé un casting. Je ne voulais pas photographier des mannequins mais des "vraies filles de la vraie vie". J'ai essayé de faire en sorte qu'il y ait des modèles aux profils différents."
Un procédé de fabrication artisanal
Pour cette série, la photographe a shooté les portraits en studio et les a imprimés sur papier avant de broder chaque tirage à la main, avec des fils colorés.
Elle a ensuite scanné les tirages brodés pour pouvoir les partager sur Internet et sur les réseaux sociaux.
Avec ses photos brodées, dont certaines prennent des allures d’images surréalistes, Lisa Miquet nous invite à réfléchir sur les différences injustes de genre et sur la nécessaire émancipation du corps des femmes.
Grâce à ses photos, elle espère bien faire évoluer les mentalités : "On est aujourd'hui dans une société de l'image, on absorbe des images toute la journée, que ce soit dans la rue, à la télé, sur les réseaux sociaux. Elles façonnent notre imaginaire collectif. Si on arrive petit à petit à les transformer, on pourrait aussi changer les esprits."
