1- C'est quoi, une cicatrice chéloïde ?
Les cicatrices chéloïdes ne sont pas seulement grosses et rouges (on parle dans ce cas de "cicatrice hypertrophique").
Une cicatrice est dite "chéloïde" quand elle prend peu à peu du relief et a tendance à s’étendre autour de la zone cicatricielle.
Dans ce cas particulier, tout se passe comme si le processus de cicatrisation était exagéré : certaines cellules de la peau appelées "fibroblastes" fabriquent trop de collagène, ce qui entraîne un épaississement de l’épiderme.
C’est pourquoi on parle aussi de cicatrice "fibroproliférative".
2- Ma cicatrice est-elle chéloïde ou hypertrophique ?
Il n'est pas toujours évident de distinguer au premier coup d’oeil les cicatrices chéloïdes des cicatrices hypertrophiques.
En effet, ces deux types de cicatrices pathologiques et peu esthétiques se caractérisent par un épaississement du tissu cutané.
Mais elles n'évoluent pas de la même façon. Une cicatrice hypertrophique régresse au bout de plusieurs mois, alors qu'une cicatrice chéloïde ne s'améliore pas spontanément et peut continuer à se développer en relief.
La cicatrice "chéloïde", causée par une prolifération anormale du tissu cutané, a aussi la particularité de pouvoir s'étendre au-delà de la région traumatique ou lésionnelle.
En règle générale, on estime qu'une cicatrice épaissie et boursouflée est chéloïde si le phénomène perdure au-delà de 18 mois après l’intervention chirurgicale ou la blessure.
3- Quelle est la cause de ce phénomène ?
Les recherches se poursuivent pour mieux comprendre l'origine de ce type de cicatrices.
À ce jour, il n'existe aucune mesure préventive permettant d’éviter ce problème.
Des études scientifiques suggèrent que les patients qui présentent des cicatrices chéloïdes ont une prédisposition génétique.
Cela signifie que certains gènes seraient propices au développement de ce type de cicatrices.
4- Ma cicatrice va-t-elle guérir toute seule ?
Malheureusement, non : les cicatrices chéloïdes ne partent pas toutes seules.
Il arrive que les cicatrices de ce type se stabilisent d’elles-mêmes, mais ce n’est pas systématique.
De plus, tant que votre cicatrice est rouge et douloureuse, cela signifie que le processus de cicatrisation est encore actif et que la cicatrice continue de se développer (en relief et/ou en étendue).
D’ailleurs, même s'il est bénin, ce processus est qualifié de "tumoral" dans le sens où il ne s'arrête pas tout seul.
5- Quels sont les traitements possibles ?
En fonction de leur localisation, les cicatrices chéloïdes peuvent s'avérer gênantes et/ou douloureuses. Elles peuvent parfois démanger.
Le traitement d'une cicatrice chéloïde consiste à la stabiliser.
Pour cela, on peut :
• appliquer des crèmes à base de corticoïdes
• injecter des corticoïdes
• appliquer des pansements au silicone
• utiliser des plaques pour stabiliser la cicatrice.
Par ailleurs, certaines techniques chirurgicales peuvent être envisagées, mais elles n'ont pas pour but d'enlever la cicatrice.
Retenez que la chirurgie ne peut pas constituer le seul traitement de ce type de cicatrice car elle présente un risque de récidive. L’intervention risque d'activer encore plus le processus de cicatrisation excessive.
Contrairement à ce que l'on croit souvent, aussi petite que soit la cicatrice chéloïde, si on l'enlève à coup de scalpel, cela peut donner un résultat bien pire.
La chirurgie des cicatrices chéloïdes consiste simplement à enlever le cœur de la cicatrice et à mettre des fils imbibés de radiothérapie pour refermer.
Utilisée en dernière intention et en complément de la chirurgie, la radiothérapie permet en effet de stopper le processus exubérant qui est à l'origine de ce type de cicatrice.