Soldes : quel est l'impact de la mode sur l'environnement ?

Les soldes d'hiver, qui ont débuté la semaine dernière, sont synonymes d'une frénésie d'achats de vêtements à prix cassés. Mais cette filière textile ainsi que la surconsommation liée aux soldes ne sont pas sans conséquences sur la planète. Avant que vous ne cédiez à l'appel des bonnes affaires, nous vous proposons de faire le point sur l'impact de la mode sur l'environnement.


Le textile est la deuxième industrie la plus polluante

La plupart des consommateurs n'en sont pas conscients, mais la fabrication de leurs vêtements a de lourdes conséquences sur la planète.
L'impact de la mode sur l'environnement est triple car ce secteur est responsable :
=> d'émissions de gaz à effet de serre
=> d'une importante consommation d'eau
=> de l'eutrophisation de l'eau, c'est-à-dire d'un changement de sa composition chimique à cause des polluants qui y sont déversés.
Les chiffres de la consommation d'eau sont assez effrayants : il faut 2700 litres pour fabriquer un tee-shirt, soit ce que consomme une personne en trois ans et entre 7000 et 11.000 litres d'eau pour fabriquer un jean, soit l'équivalent de 285 douches !
Comme les fibres synthétiques (telles que le nylon et l'acrylique) sont fabriquées à base de pétrole et que la culture du coton est très gourmande en eau et en pesticides, les 130 milliards de pièces de vêtements fabriquées chaque année dans le monde font de la filière textile la deuxième industrie la plus polluante derrière le pétrole.

Les soldes sont un désastre pour la planète

Même si faire les Soldes est une sorte de tradition, cette période de consommation impulsive n'en est pas moins dévastatrice pour l'environnement.
Les Soldes sont censés nous permettre d'acheter des choses dont nous avons besoin à prix cassé, mais ils ont bien souvent l'effet inverse : nous faire acheter une multitude de choses dont nous n'avons pas besoin.
Au lieu de nous aider à mieux consommer, ils sont donc plutôt d'une incitation à la surconsommation, dont l'impact se ressent sur notre porte-monnaie et sur la planète.
Déjà en 2011, dans le cadre de sa campagne "Detox", l'ONG Greenpeace dénonçait l'impact de la mode sur l'environnement et dressait la liste de ses effets sur la Terre et les hommes :
=> utilisation d'importantes quantités d'eau potable et d'énergie
=> utilisation de pesticides pour la culture du coton
=> pollution des rivières et des terres agricoles
=> émissions de gaz à effet de serre
=> contamination des endroits les plus reculés de la planète
=> conditions de travail inhumaines des ouvriers du secteur textile dans les pays en développement.
Aujourd'hui, les matières synthétiques sont majoritaires dans les articles, notamment le polyester présent dans 60% de nos vêtements.
Or, toujours selon Greenpeace, ce matériau émet près de trois fois plus de CO2 que le coton ! Il peut mettre plusieurs décennies à se dégrader et pollue l'environnement marin avec des microfibres de plastique.

Le secteur évolue... lentement

L'un des principaux problèmes pointés du doigt par des ONG comme Greenpeace est le concept de Fast fashion ou mode jetable pratiqué par de nombreuses enseignes.
Ce principe consiste à renouveler constamment les collections pour nous pousser, bien sûr, à acheter davantage.
Aujourd'hui, on achète deux fois plus de vêtements qu'au début des années 2000 et l'on s'en débarrasse deux fois plus vite.
Or, leur taux de recyclage reste très faible. Sur les 1,5 à 2 millions de tonnes de vêtements usagés données au recyclage chaque année en Europe, seuls 10 à 12% sont revendus ou réutilisés sur le continent. Le reste est envoyé dans des pays en voie de développement, dont les décharges croulent sous nos vêtements de mauvaise qualité.
Heureusement, plusieurs initiatives émergent pour remédier à cette situation :
=> quelques PME comme la marque de jeans 1083 ou les Chaussures de sport Ector réduisent l'impact environnemental de leurs produits grâce à une démarche d'écoconception
=> ces marques militent pour une mode plus durable à base de textile à 100% recyclé et proposent des pièces de qualité pouvant être portées plus longtemps
=> le recyclage des vieux vêtements se développe, y compris dans les grandes enseignes de Fast fashion comme H&M
=> en France, la collecte, le tri et le recyclage des déchets textiles s'organise de mieux en mieux grâce à Eco TLC (pour Textile, Linge, Chaussures). Cet éco-organisme est agréé par les pouvoirs publics depuis mars 2009
=> plusieurs labels existent, le plus fiable étant l'écolabel européen fondé sur des critères environnementaux
=> les mentalités évoluent et les consommateurs s'intéressent de plus en plus à l'aspect éthique des vêtements, même si le prix reste leur critère d'achat n°1.

Comment pouvez-vous agir ?

A leur échelle aussi, les consommateurs peuvent agir pour réduire l'impact de la mode sur l'environnement.
Cela suppose de changer ses habitudes :
=> en achetant moins mais mieux : même si vous trouvez un article à -50%, demandez-vous si vous avez vraiment besoin d'un énième jean dans votre placard...
=> en portant ses vêtements plus longtemps : pour ce faire, vous devrez en prendre davantage soin, les entretenir et les repriser si nécessaire
=> en triant et recyclant vos vêtements usés : vous pouvez consulter le site officiel La Fibre du tri (lien ci-dessous) pour savoir où les déposer.
Mais bien sûr, tout commence au moment de l'achat... Adopter la slow fashion, c'est d'abord résister aux sirènes du marketing !

Date de création : 2018-01-17
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