Mode : halte au gaspillage vestimentaire

On parle beaucoup du gaspillage alimentaire, mais il existe un autre gâchis révoltant dont les Français se préoccupent moins : le gaspillage vestimentaire. Chaque année, près de 4 millions de tonnes de textiles, neufs ou usagés, sont jetés en Europe et moins d'un quart de ces vêtements sont recyclés. Nous vous proposons de faire le point sur l'ampleur du problème et les solutions existantes.


Un immense gâchis

En France, un adulte achète en moyenne 30 kg de textiles par an, un chiffre qui est dans la moyenne des pays européens les plus riches.
Mais, à la différence de nos voisins allemands par exemple, nous recyclons peu nos vêtements usagés : en France, seuls 2,5 kg de vêtements par an et par personne sont recyclés, soit deux fois moins qu'en Allemagne.
Dans ce secteur comme dans l'alimentation, on peut parler d'un véritable gaspillage vestimentaire car beaucoup de vêtements ne sont portés que de sept à dix fois au cours de leur vie, avant de finir à la poubelle, dans une benne de recyclage ou de croupir au fond de nos armoires...



Ce gâchis pose un problème tant éthique qu'environnemental car :
=> nos vêtements sont fabriqués dans des conditions de travail et de sécurité parfois déplorables
=> l'industrie textile est la deuxième industrie la plus polluante du monde, après le pétrole

Solution n°1 : développer le recyclage

En France, le recyclage des vêtements passe soit par des dons directs à des associations, qui trient les textiles et les donnent aux personnes les plus démunies, soit via des Entreprises d'insertion comme le Relais.
Le Relais, qui emploie 2000 personnes, trie, revend ou recycle le tiers du rebut textile des Français, soit 220.000 tonnes de tissus souvent déposées dans des bornes par les particuliers.
De son côté, Emmaüs France en récupère 110.000 tonnes de vêtements chaque année et leur donne une deuxième vie.
Mais ce n'est pas suffisant car, au bout de la chaîne, moins d'un quart de nos achats en vêtements, linge ou chaussures se retrouvent dans les filières de recyclage ...



Pour remédier au gaspillage vestimentaire, le gouvernement envisage de prendre des mesures et d'obliger les marques à donner leurs invendus à des associations, plutôt que les brûler comme le font certaines enseignes.
Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé la volonté du gouvernement que plus aucun vêtement ne soit jeté ou éliminé d'ici à 2019.

Solution n°2 : privilégier la mode d'occasion

Saviez-vous que le secteur de la mode d'occasion est actuellement en plein essor
D'après une récente étude menée du 31 mai au 5 juin 2018 par le cabinet Audirep pour Dress in the City auprès de 1033 femmes âgées de 18 à 65 ans, 28% des Françaises affirment avoir déjà acheté des vêtements d'occasion.
Ce phénomène touche toutes les classes d'âges et tous les types de profils, même si les motivations des acheteuses peuvent varier.
Les sondées ont privilégié les achats de seconde main pour :
=> des raisons économiques (63%)
=> avoir des vêtements de marque moins chers (48%)
=> renouveler leur garde-robe (39%)
=> avoir des pièces uniques (34%)
=> des raisons éthiques ou écologiques (18%)



La mode d'occasion est une réponse possible au gaspillage vestimentaire car plus de 5 milliards d'euros de vêtements dormiraient dans les penderies des Françaises !
Toujours selon cette même étude :
=> 93% des femmes ont des vêtements qu'elles n'ont pas portés depuis plus d'un an (en moyenne 15 pièces par personne soit environ un quart de leur garde-robe)
=> 83% des femmes interrogées disent avoir jeté des vêtements au cours de l'année (en moyenne 7 par an)
=> plutôt que de jeter, 31% des sondées déclarent avoir vendu d'anciens vêtements au cours de l'année
Parallèlement à la mode à petits prix ou "fast fashion", de nouvelles pratiques de consommation se développent.
Peut-être est-ce le début d'une prise de conscience de l'immense gâchis que nos achats vestimentaires représentent.

Date de création : 2018-07-02
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