Juergen Teller : 5 choses à savoir sur le photographe qui décoiffe la mode

Reconnu comme l'un des photographes de mode les plus en vogue actuellement, Juergen Teller affiche pourtant un style à contre-courant du glamour des grands magazines. Voici 5 choses à savoir sur ce photographe allemand, dont les images dérangent autant qu'elles fascinent.


1- Il travaille pour les plus grandes marques

Le photographe allemand Juergen Teller (né en 1964) travaille depuis trois décennies dans l'univers de la mode, du luxe et de la musique.
En 1986, après avoir étudié deux ans à l'école de photo de Munich, il part à Londres où il réside encore aujourd'hui.
Il réalise alors des pochettes de disques pour Björk, Elton John, Simply Red, Sinead O'Connor, DJ Shadow, The Cure ou Kurt Cobain.
Auteur de campagnes publicitaires pour les marques Céline, Marc Jacobs ou Yves Saint Laurent, il a su imposer son style cru dans le monde de la publicité aux images habituellement léchées.

2- Il casse les conventions

Artiste controversé, Juergen Teller mérite bien son surnom d'enfant terrible de la mode, lui qui n'hésite pas à photographier les top models au naturel ou dans des situations bizarres, drôles et décalées.
Le photographe allemand réalise ses shootings avec une fausse désinvolture, allant même jusqu'à inclure (fausse erreur de débutant !) ses pieds ou son ombre dans le cadre !
Pour le décor aussi, rien ne semble prémédité: il prend souvent ses modèles chez eux ou dans leur chambre d'hôtel et ne semble guère se soucier de l'arrière-plan où traînent des effets personnels, une plante verte hirsute ou un tapis ringard…
Même sur le plan purement technique, ses clichés jouent les photos ratées avec des ombres bizarres, un flash outrancier ou un cadre de guingois !
Sous son objectif, Kate moss cheveux roses sous un flash saturé semble surprise au saut du lit :



En total décalage avec son statut de photographe coté, Teller passe outre toutes les conventions de la mode et des grands magazines et fait souffler un vent de liberté dans cet univers si guindé.
Sur ses clichés, la mode rejoint le monde réel : les créations de Vivienne Westwood se retrouvent à la laverie et les plaids Burberry se portent comme des couvertures de survie.

3- Il ne flatte pas ses modèles

Juergen Teller a aussi pour habitude de ne pas flatter ses modèles.
Loin des portraits glamour sur papier glacé, ses photos montrent des modèles nus, peu apprêtés ou même mal fagotés.
Quels que soient l'âge et la corpulence du modèle, Teller ne cherche pas à flatter les personnes qu'il photographie… comme Charlotte rampling sur l'image ci-dessous.
L'actrice y est montrée pieds nus, comme égarée dans un décor minimaliste, tenant un renard dans ses bras :



4- Il n'hésite pas à s'exhiber

Si Juergen Teller n'est pas tendre avec ses (top) modèles, il l'est encore moins avec lui-même !
Avec un brin de folie et sans complexes, l'artiste adore s'exhiber, de préférence nu et dans des positions indécentes...
Une image restée fameuse le montre allongé sur le dos sur un piano à queue, ses parties intimes bien en évidence, alors que Charlotte rampling fait mine de jouer un morceau, impassible…
Dans ses nombreux autoportraits, le photographe s'obstine à ne pas se mettre en valeur, comme sur cette image où il se met en scène nu sur un âne :



5- Son style est plus travaillé qu'il n'y paraît

Même si ses images peuvent paraître de prime abord brouillonnes et vulgaires, le style de Juergen Teller est plus travaillé qu'il n'y paraît.
Certains n'hésitent pas à le comparer à son compatriote Helmut Newton (l'inventeur du porno chic) et Télérama l'a décrit comme "l'un des meilleurs photographes du XXIe siècle".
Les critiques saluent sa liberté d'esprit totale.L'artiste ne s'interdit rien et explique d'ailleurs à ses étudiants : "Ce qui est important, ce n'est pas la photographie, c'est la vie. À partir du moment où vous aimez la vie, vous pouvez photographier tout ce que vous voulez."
Le travail du photographe est donc des plus hétéroclites, souvent érotique et parfois répulsif, comme cette image un brin baveuse d'une Grenouille dans une bouche :



Le photographe allemand accumule les références à l'art classique et ses images ont plus de sens qu'on ne pourrait le croire.
Ainsi, quand il se photographie façon cadavre sur une scène de crime, il dresse surtout un Autoportrait de notre époque
Vêtu d'un sweatshirt orné du drapeau de l'Union Européenne où il manque une étoile (en référence au Brexit), il semble avoir mis ses dernières forces à réaliser un selfie avec son téléphone (symbole de la vanité contemporaine) :


Date de création : 2018-01-31
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