1- Qu'est-ce qu'une interruption volontaire de grossesse ?
L'interruption volontaire de grossesse, souvent désignée par l’abréviation IVG, est un avortement pratiqué dans un cadre légal pour des raisons non médicales.
Si l'intervention est motivée par des raisons médicales (malformation ou maladie grave et incurable du fœtus, risque pour la santé de la mère), on parle d'interruption thérapeutique de grossesse (ITG) ou d'interruption médicale de grossesse (IMG).
2- Quelles sont les méthodes utilisées ?
Il existe deux méthodes pour interrompre volontairement une grossesse :
• la méthode médicamenteuse.
• la méthode chirurgicale.
L’IVG médicamenteuse consiste en deux prises éloignées de médicaments. Le premier interrompt la grossesse et le deuxième provoque des contractions et l'expulsion de l'embryon. Cette méthode peut être pratiquée jusqu'à la fin de la 5ème semaine de grossesse, soit dans un établissement de santé (hôpital ou clinique), soit dans le cabinet d'un médecin de ville.
L'IVG par aspiration consiste à dilater le col de l'utérus au moyen d'un médicament, puis à aspirer l’œuf. Cette méthode se pratique exclusivement en établissement de santé, sous anesthésie locale ou générale. Elle est autorisée jusqu'à la fin de la 12ème semaine de grossesse.
Quelle que soit la méthode utilisée, une visite de contrôle doit être effectuée entre le 14ème jour et le 21ème jour suivant l'intervention. Le médecin ou la sage-femme propose alors à la patiente un moyen de Contraception adapté à sa situation.
A noter : il n’y a pas d'augmentation du risque d'infertilité, de fausses couches ou de grossesse extra-utérine suite à une interruption volontaire de grossesse.
3- Que dit la loi française sur l'IVG ?
En France, l'IVG est autorisée et encadrée par la loi depuis 1975. Simone Veil, alors ministre de la Santé du gouvernement Chirac sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, réussit à faire adopter la loi qui porte son nom : la fameuse loi Veil.
D’après la législation française actuelle :
• Une interruption volontaire de grossesse peut être pratiquée avant la fin de la 12ème semaine de grossesse ou la 14ème semaine d’aménorrhée.
• La femme est seule juge de sa situation et est libre de sa décision : une jeune fille mineure doit demander cette intervention elle-même en dehors de la présence de ses parents.
• Une mineure doit avoir l'autorisation de l'un de ses parents (ou représentant légal). Mais, si le dialogue familial est impossible, elle peut s'en passer. Elle doit alors se faire accompagner par une personne majeure de son choix (adulte de son entourage ou membre du planning familial).
• Deux consultations préalables sont obligatoires, avec un délai de réflexion d'une semaine entre les deux. Ce délai de 7 jours peut toutefois être réduit si le seuil des 12 semaines de grossesse risque d'être dépassé.
• Un entretien psycho-social doit être proposé à toute femme qui envisage une IVG ; il est obligatoire pour les jeunes filles mineures et doit avoir lieu au plus tard 48 heures avant l'intervention.
4- L'IVG est-elle remboursée ?
L'avortement est remboursé par la Sécurité sociale depuis la loi du 31 décembre 1982. Mais jusqu’à présent, seules les jeunes filles mineures étaient prises en charge à 100% et les autres femmes devaient s’acquitter d’un ticket modérateur.
Fin octobre 2012, les députés ont voté la prise en charge à 100% pour toutes les femmes. Cette mesure est entrée en vigueur en France à partir de 2013.
Une autre mesure importante a été adoptée : la gratuité de la Pilule contraceptive pour toutes les jeunes filles âgées de 15 à 18 ans. L’objectif est de favoriser l’accès de toutes à la contraception.
Pour plus d’informations et de conseils, vous pouvez contacter un planning familial (voir le site ci-dessous).
5- Que change l'inscription de l'IVG dans la Constitution ?
Le 4 mars 2024, la France est devenue le premier pays du monde à inscrire explicitement dans sa Constitution le droit des femmes à l’Interruption volontaire de grossesse.
780 parlementaires ont approuvé l'introduction à l'article 34 de la Constitution de la phrase suivante : "La loi détermine les conditions dans lesquelles s'exerce la liberté garantie à la femme d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse". Seuls 72 parlementaires ont voté contre et ce vote historique a été salué par une ovation debout dans l'hémicycle.
Jusqu'à présent, en France, l'IVG était autorisée par la loi Veil de 1975. Mais rien ne garantissait que cette loi ne serait pas modifiée un jour, comme ce fut le cas en juin 2022 pour l'arrêt Roe v. Wade. Ce texte, qui protégeait l'accès à l'avortement aux États-Unis au niveau fédéral, a été purement et simplement annulé. Depuis, de nombreux États américains ont fortement restreint voire interdit l'avortement sur leur sol et des milliers de femmes sont obligées d'aller ailleurs pour avorter.
À quatre jours de la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars, l'inscription de l'IVG dans la Constitution permet de mieux protéger les femmes en France et de s'assurer que personne, à l'avenir, ne remettra en cause leur droit à avorter.