Covid : avez-vous le profil d'un supercontaminateur ?

Le terme de "superspreader", que l’on peut traduire par "superpropagateur", fait partie de ces nouveaux mots entrés dans le langage courant avec la pandémie de Covid-19. On sait aujourd’hui que les superspreaders peuvent contaminer à eux seuls plusieurs dizaines de personnes et être à l’origine de clusters. Mais avez-vous le profil d'un supercontaminateur ?


Dans quel cas emploie-t-on ce mot ?

On parle de superspreader pour désigner des personnes beaucoup plus contaminantes que la moyenne.
Alors qu’une personne porteuse d’un virus comme le Covid-19 contamine une ou deux autres personnes en moyenne, les superspreaders peuvent transmettre un virus à 10 ou 20 personnes en moyenne !
Leur charge virale peut s’élever à des dizaines de milliards de particules infectieuses par millilitres, ce qui justifie le nom de superinfecteur, supercontaminateur ou superpropagateur (trois traductions possibles de ce terme médical en français).
Quelle que soit la nature de l’épidémie, un patient est déclaré superinfecteur quand il contamine davantage de personnes que le prévoit le taux de reproduction de base du virus, le fameux R0 ("R zéro").

Quel est leur rôle dans l'épidémie ?

Selon les statistiques dont les médecins disposent sur la pandémie, les supercontaminateurs seraient à l'origine de 80% des infections de Covid-19.
Ces superspreaders jouent donc un rôle clé dans la propagation de l’épidémie actuelle.
Il faut toutefois préciser que ce phénomène des "superpropagateurs" n’est pas spécifique au nouveau coronavirus : la plupart des maladies infectieuses suivent la règle du 20/80, selon laquelle 20% des malades sont responsables de 80% des contaminations.
En théorie, il suffirait d'identifier et d'isoler ces malades pour empêcher la diffusion du virus, tout en laissant les autres personnes circuler librement.
Mais, en pratique, ce n’est pas réalisable car :
=> n'importe quel individu peut potentiellement se transformer en superpropagateur à un moment donné
=> on n’identifie les superspreaders qu’a posteriori lorsqu’un cluster se déclare à un endroit donné et que l’on étudie la chaîne des contaminations...

Avez-vous le profil ?

Des chercheurs se sont penchés sur la question des superspreaders et ont cherché à déterminer les caractéristiques favorables à la diffusion du virus SARS-CoV-2 dans une étude parue dans la revue PNAS.
Pour ce faire, ils ont examiné les particules exhalées par 194 individus sains. Ils ont analysé la relation entre le nombre de particules d'aérosols expirées et le sexe, l'âge et l'indice de masse corporelle (IMC) des sujets étudiés.
Ils en ont conclu qu’il n’y a pas de différence notable entre les hommes et les femmes, mais que "l'âge et l'IMC semblent au contraire jouer un grand rôle".
Selon leurs observations, les personnes âgées et ayant un IMC élevé émettent trois fois plus de particules virales dans l'air que les autres.
À l'inverse, au cours de cette étude, aucun sujet de moins de 26 ans ne s'est avéré être un superpropagateur émettant plus de 156 particules par litre d'air...
Pour évaluer votre risque d’être un supercontaminateur, il vous suffit donc de faire un petit calcul. Multipliez votre âge par votre IMC et si le résultat dépasse 650, vous faites partie des personnes exhalant le plus de particules.
Cette étude pourrait aussi expliquer pourquoi de nombreux clusters ont été détectés dans les maisons de retraites, lieux clos où l’âge des résidents favorise la propagation du virus.
Par ailleurs, il a été démontré que d'autres facteurs favorisent aussi la diffusion des particules d'aérosols :
=> le fait de parler beaucoup et fort
=> le fait de présenter une maladie respiratoire chronique telle que Asthme ou bronchite ...

Comment limiter les contaminations ?

Pas d’affolement toutefois si vous vous reconnaissez dans le portrait brossé ci-dessus !
Même si vous contractez le coronavirus, vous ne serez pas forcément un supercontaminateur à l’origine d’un cluster.
Il vous suffira de bien respecter les consignes d’isolement après avoir été testé positif pour ne plus contaminer personne.
D’autres études ont en effet démontré que le risque de contagion maximum se situe entre le 3e et le 7e jour après l'infection.

Date de création : 2021-03-04
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